Quand les technologies du numérique rencontrent le monde de l’énergie

Quand les technologies du numérique rencontrent le monde de l’énergie

18/10/2013 Non Par Cinquième Pouvoir

Les technologies numériques ont permis l’émergence de dispositifs de pilotage intelligents des réseaux électriques. Le livre Energie 3.0 de Rudy Provoost expose les enjeux de l’apport des nouvelles technologies numériques aux réseaux électriques intelligents.

Le Web comme source d’inspiration pour renouveler les réseaux électriques

A l’occasion de la sortie de son livre Energy 3.0 qui a eu lieu début octobre, le belge Rudy Provoost, président du directoire du groupe Rexel, déclare que le futur des technologies numériques sera intrinsèquement lié au marché énergétique. Un modèle décentralisé devrait venir remplacer le modèle centralisé actuel, avec l’apport des nouvelles technologies qui vont permettre d’implémenter des systèmes de pilotage intelligents des réseaux électriques.

Le développement de l’Internet s’est avéré être une véritable source d’inspiration pour les prospectifs. A l’instar du Web 3.0, Rudy Provoost conçoit le modèle de l’ « Energie 3.0 » de demain au travers de multiples interactions entre les bâtiments et les réseaux électriques locaux. Ce nouveau modèle énergétique ressemble de près à l’économie du partage apparue par le développement du Web. Le partage d’électricité entre les différents habitants d’un même territoire éviterait de nombreux gaspillages. A partir du moment où il est prévu que les bâtiments du futur produisent une partie de leur énergie, il est tout à fait envisageable qu’ils puissent vendre leurs excédents de production sur un réseau partage

La valeur ajoutée de cette convergence de l’énergie et des technologies numériques pour les territorialités se mesureront au travers des différents paramétrages personnalisés qui pourront être effectués en fonction des conditions météorologiques, le coût de l’énergie et les besoins des habitants. On peut parler dans ce cas-ci d’une véritable métamorphose des espaces collectifs qui seront rendus, par conséquent, « intelligents ».

Des technologies intelligentes modifieront un modèle actuel qui s’essouffle

Le modèle centralisé du marché de l’énergie se retrouve aujourd’hui fragilisé et remis en cause. De nombreuses déperditions d’énergie sont régulièrement comptabilisées. Par exemple, une ligne haute tension longue de 2000 kilomètres perd en moyenne la moitié de son énergie le long de son parcours. Et ce n’est pas tout car des pertes liées à la transformation de l’énergie haute tension en basse tension doivent encore être imputées. Une étude de l’AIE a d’ailleurs déclaré qu’environ 7 % de l’énergie est constamment perdue lors de sa distribution, au sein des pays de l’OCDE.

L’auteur d’Energie 3.0, Rudy Provoost, présente l’arrivée des réseaux électriques intelligents comme la condition sine qua none à un modèle énergétique décentralisé stable. Le nombre croissant des bâtiments à énergie positive, le développement des énergies renouvelables et leurs liaisons avec les différents réseaux locaux ont suscité un nouveau souffle nécessaire. Cela implique d’installer des technologies de pilotage de la consommation énergétique intelligents. Pour ce faire, la domotique ouvre des perspectives prometteuses. Grâce à cela, le bâtiment est rendu intelligent avec l’installation de capteurs qui mesurent la présence des habitants, la luminosité, la température voire la qualité de l’air.

Une réalisation réussie d’un tel modèle repose sur des investissements cohérents et coordonnés qui s’appliquent aussi bien à l’installation de systèmes intelligents de comptage de la consommation et à l’aménagement d’un environnement de réseau favorable aux énergies renouvelables.