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Comment les réseaux sociaux bouleversent la vie politique ?

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Un nouveau cap a été passé avec l’affaire Benjamin Griveaux et la publication de vidéos privées. Certains politiques ont qualifié l’acte de naufrage voyeuriste. À la suite du retrait de Benjamin Griveaux des municipales de la capitale, plusieurs questions se posent. Faut-il dénoncer les divergences entre les discours et la réalité des hommes politiques, ou au contraire pointer du doigt la dérive actuelle des réseaux sociaux ?

La vie politique du pays s’américanise

Plusieurs responsables politiques dénoncent une « américanisation de la vie politique », signifiant ainsi que désormais la vie privée s’impose face au débat, comme l’affirme un reportage de TF1. Même si certains jugent qu’une certaine transparence est de mise dans la vie politique, cela ne doit pas pour autant mener au déballage délétère comme le signifie le premier secrétaire du PS. Ce qu’on pourrait qualifier de « lynchage gratuit », pourrait paraître banal dans un autre pays comme l’Angleterre ou les États-Unis, beaucoup plus habitués à ce genre d’affaires. L’ancien ministre d’État François de Rugy, qui avait en 2019 quitté son poste par rapport à des révélations privées sur son mode de vie, a dénoncé une violence terrible affectant gravement la vie publique.

Il y a une responsabilité collective qui doit être prise et ces attaques ne servent pas la démocratie affirme de son côté Stanislas Guerini, qui n’est autre que le numéro un du parti au pouvoir. Le porte-parole du RN craint pour sa part que de moins en moins de personnes souhaitent s’engager dans la politique par peur de cette nouvelles absence de limites entre vie publique et privée.

Les réseaux sociaux sont-ils les responsables ?

Les phénomènes que sont la viralité des vidéos et les messages écrits sur le web sont également directement mis en cause. Le président du Sénat déclaré qu’il serait certainement temps d’effectuer une régulation du contenu des différents réseaux sociaux. Le ministre de l’Intérieur quant à lui a déclaré que la diffusion des images doit être sanctionné. Pour cela, il existe le délit de pornodivulgation, pouvant être puni de 2 ans de prison et d’une amende salée de 60 000 euros.

Certains politiques par contre pointent du doigt le comportement irresponsable de Benjamin Griveaux en affirmant que ce type de révélations a toujours existé et que lorsqu’on est en politique on le sait. La présidente du RN a pour sa part déclaré que ni les juges, ni les manipulateurs ne doivent avoir le pouvoir d’influencer le déroulement d’une élection.

Et la morale dans tout ça ?

On peut légitimement se poser la question suivante : dans tout ça, où est la morale ? Du côté des personnes dénonçant les atteintes à la vie privée ou du côté de ceux qui critiquent la médiocrité mensongère des politiques ? Pour certaines activités, le choix est fait. Par exemple, un réalisateur, comme Romain Polanski ou un religieux comme Ramadan sont coupables, et pas uniquement car leurs conduites peuvent être sanctionnées par les tribunaux.

Benjamin Griveaux, pour sa part, est totalement dans son droit. Ainsi, le procédé qui l’a touché est-il juste ? Certainement pas. Cependant, n’est-il pas normal qu’on attende des acteurs politiques qu’ils se conforment aux valeurs qu’ils s’accordent et aux promesses effectuées à l’électorat ? Qu’ils se comportent en adultes responsables ? C’est à vous de vous faire votre propre avis …

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