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IA : Hugging Face, le bijou français de 4,5 milliards d’euros

IA Hugging Face bijou français

Fondée par trois entrepreneurs français, l’entreprise Hugging Face PME française évaluée à 4,5 milliards d’euros vient de réaliser une levée de fonds de plus de 200 millions de dollars, ce qui a entraîné un doublement de sa valorisation. Cette croissance résulte de la popularité de sa plateforme en open source hautement prisée dans le domaine.

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Un certain nombre d’observateurs suivent de près l’ascension d’une licorne française en pleine croissance. Hugging Face, une entreprise cofondée par trois entrepreneurs français – Clément Delangue, Julien Chaumond et Thomas Wolf – a récemment réalisé une levée de fonds de plus de 200 millions de dollars grâce à des investisseurs renommés dans le secteur technologique.

Cette startup franco-américaine a non seulement considérablement augmenté sa valorisation, passant de 2 à 4,5 milliards d’euros, mais elle est également parvenue à rivaliser avec des entreprises américaines prometteuses telles qu’OpenAI, Anthropic et Runway. Clément Delangue, l’un des fondateurs, a partagé avec Les Échos : « Nous aurions pu obtenir deux ou trois fois plus compte tenu de la demande. » Alors, en quoi les activités de Hugging Face sont-elles si remarquables pour susciter un tel enthousiasme ?

Le nom « Hugging Face », inspiré de leur logo représentant un emoji offrant une accolade, résume à lui seul l’essence de cette entreprise. Hugging Face est une plateforme dédiée au partage dans le domaine de l’intelligence artificielle. Plus concrètement, des développeurs du monde entier peuvent y soumettre leurs modèles de code et ensembles de données, qui peuvent ensuite être utilisés ou améliorés par d’autres, et ainsi de suite, dans une démarche collaborative.

Nicolas Gaudemet, associé chez le cabinet de conseil Onepoint, explique : « Cette startup est devenue un acteur central dans le domaine de l’IA en open source en offrant un service similaire à GitHub pour l’open source, permettant ainsi le partage collaboratif de codes et le suivi des modifications apportées par chaque contributeur, y compris les données associées. »

Un modèle à part

Par exemple, des entreprises telles que Renault ou Pfizer tirent profit de la plateforme en open source afin d’éviter de démarrer de zéro dans le domaine de l’intelligence artificielle. « Nous offrons la possibilité à plus de 20 000 startups, organisations à but non lucratif et entreprises de se lancer dans le domaine de l’IA », explique Clément Delangue dans une conversation avec Les Échos.

Un autre exemple réside dans le choix de Meta d’utiliser Hugging Face pour héberger son dernier modèle, Llama 2. L’entreprise annonce avoir déjà intégré près de 500 000 modèles d’intelligence artificielle. La majorité de la plateforme est accessible gratuitement. Cette approche contraste avec celle de son concurrent américain OpenAI, qui vend son modèle de langage GPT-4 sans fournir aux entreprises et aux développeurs un accès aux coulisses et aux explications du processus.

Cependant, au-delà de cette version « gratuite », Hugging Face propose également une version premium qui inclut « des modèles plus complexes nécessitant des processeurs plus puissants, ainsi que des versions adaptées aux entreprises pour une mise en production sécurisée sur des serveurs d’entreprise afin de générer des revenus », ajoute Nicolas Gaudemet.

Ce modèle leur a permis de devenir une place de marché centrale pour l’IA au sein de la communauté open source des chercheurs en IA. « Je n’ai pas identifié de concurrent offrant ce triptyque », note l’ancien directeur de cabinet du secrétaire d’État au Numérique. « Les développeurs partagent leurs codes, mais l’idée de partager à la fois leurs codes, leurs données et les modèles déjà entraînés, on ne trouve pas cela chez d’autres entreprises ».

Un succès franco-américain ?

Cependant, la startup franco-américaine garde ses cartes cachées en ce qui concerne son chiffre d’affaires. « Comme souvent dans le contexte des entreprises en open source, ils sont encore en train de rechercher leur modèle économique : ils construisent une base d’utilisateurs et explorent des moyens de générer des revenus », explique Nicolas Gaudemet.

En comparaison, OpenAI, la société derrière ChatGPT, avait également débuté en adoptant une approche open source, conforme à son nom, mais elle a évolué vers un modèle de licence fermée pour des motifs financiers. Cependant, cette métamorphose ne semble pas être à l’ordre du jour pour Hugging Face, d’après le « Chief AI Officer » d’Onepoint, qui affirme : « Contrairement à OpenAI, qui considère que son modèle peut être potentiellement risqué pour toutes les mains, Hugging Face appartient à la catégorie qui croit en la bienveillance de la majorité de l’humanité et en sa capacité à tirer parti de cet outil pour des réalisations positives. » En effet, Julien Chaumond avait exprimé dans Le Point : « L’avenir de l’IA ne doit pas être contrôlé par une poignée de géants technologiques américains. »

Bien que la licorne puisse être identifiée comme française grâce à ses trois fondateurs, sa naissance en 2016 s’est concrétisée à New York. Cependant, cette startup franco-américaine maintient des liens solides avec la France. Avec 170 employés à travers le globe, son plus grand bureau se trouve à Paris, rassemblant près de 80 personnes. De plus, elle a bénéficié du soutien initial de Station F, l’incubateur fondé par Xavier Niel. Ainsi, il est pleinement justifié de célébrer sa réussite !

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