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L’IA, moteur insoupçonné de la mondialisation, selon l’OMC

Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale du commerce révèle le potentiel transformateur de l’intelligence artificielle pour les échanges internationaux.

À l’heure où le système commercial mondial connaît une de ses plus grandes perturbations de l’histoire en raison de l’offensive douanière américaine sous Donald Trump, l’intelligence artificielle (IA) représente une lueur d’espoir, d’après l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Dans son rapport annuel intitulé « Making Trade and AI work together to the benefit of all » (Faire en sorte que le commerce et l’IA fonctionnent ensemble au profit de tous) et publié mercredi 17 septembre, celle-ci identifie l’IA comme un facteur de transformation des échanges mondiaux d’ici à 2040, avec une croissance prévue entre 34% et 37%.

« La transition vers l’intelligence artificielle se déroule rapidement« , écrit la directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala dans le document, qui met en avant le potentiel de cette technologie dans le démantèlement des obstacles qui entravent traditionnellement le commerce international.

Ceux-ci vont de la levée des barrières linguistiques à la simplification administrative des procédures douanières, sans oublier la facilitation de l’accès à l’information sur les marchés étrangers.

Une redistribution des cartes économiques

Pour Lars Karlsson, responsable du service de conseil en commerce et douanes du géant maritime danois Maersk, « la complexité croissante du commerce mondial alimente la demande en solutions basées sur l’IA ».

Le rapport tire toutefois la sonnette d’alarme : sans action concertée, les gains de l’IA ne seront pas équitablement répartis entre les économies ni au sein de celles-ci.

Sans amélioration substantielle des infrastructures numériques et de l’adoption de l’intelligence artificielle, les économies à faible revenu n’enregistreraient qu’une croissance réelle de 8%, tandis que les économies à revenu élevé bénéficieraient d’augmentations à deux chiffres.

À l’inverse, combler le fossé numérique et favoriser l’adoption de l’IA pourrait presque doubler les gains du PIB pour les pays à faible revenu, les portant à 15%, sans pour autant diminuer les perspectives de croissance des économies plus riches.

Des bouleversements sociaux à anticiper

À en croire l’OMC, l’IA risque de bouleverser profondément les marchés du travail, transformant certains emplois tout en en supprimant d’autres. La gestion de ces transformations nécessite des investissements massifs dans l’éducation, la formation, le recyclage professionnel et les filets de sécurité sociale.

Le rapport rappelle que le contrecoup politique actuel contre la mondialisation trouve largement son origine dans le sous-investissement dans ces domaines au cours des trois ou quatre dernières décennies.

« Qu’elle devienne une force de convergence ou de divergence dépendra des choix que nous faisons aujourd’hui. Avec les bons cadres, le commerce peut jouer un rôle central pour faire en sorte que l’IA profite à tous », conclut l’organisation, qui « s’engage à soutenir » les efforts.

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