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Chez LR, le retour du goût de la primaire ?

À mesure que 2027 se rapproche, l’idée d’organiser une sélection interne séduit à nouveau plusieurs dirigeants des Républicains, non sans calculs tactiques.

« La question pour moi, ce n’est pas d’avoir un candidat des Républicains, c’est d’avoir un seul candidat de la droite« . Invité dimanche 7 septembre sur LCI, Laurent Wauquiez, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles, évoque l’idée d’un rassemblement de la droite pour 2027.

Cela irait « de Gérald Darmanin à Éric Zemmour », avec des personnalités d’Horizons, d’Agir, d’une partie de Renaissance et de Reconquête. « Une primaire ouverte à toute la droite, ça peut être une des options qui sont sur la table », ajoute le député de Haute-Loire, opérant un net revirement sur la question.

Pendant longtemps en effet, Wauquiez s’y était opposé, allant jusqu’à promettre à la droite de « se débarrasser » de « ce poison » récemment, lors de la course pour la présidence des Républicains.

« Non à la primaire, machine à perdre et à divisions pour notre famille politique et qui laisse le pouvoir aux militants de gauche. C’est aux adhérents LR de choisir », écrivait-il dans une pétition en mars dernier.

De l’anti-primaire à l’ouverture tous azimuts

L’évolution de Laurent Wauquiez s’inscrit dans un mouvement plus large qui traverse la droite française. Nicolas Sarkozy longtemps opposé aux primaires, a lui aussi dressé récemment dans Le Figaro un constat d’évidence à cet effet.

« C’est un fait que la droite ne manque pas de talents, mais qu’elle n’a, aujourd’hui, pas de leader incontournable : il faut donc trouver une méthode pour départager les concurrents et se rassembler derrière le meilleur. Et cette méthode existe : il n’y en a qu’une, c’est la primaire », a tranché l’ancien président toujours aussi influent chez les LR.

Même tonalité chez David Lisnard, maire LR de Cannes et candidat annoncé à la présidentielle. « Je préconise une grande primaire ouverte. J’étais bien seul il y a un an et demi, maintenant, d’autres y viennent et je m’en réjouis », affirme-t-il au Parisien.

Entre opportunisme et calculs politiques

Ce revirement tranche avec l’opinion autrefois largement partagée au sein du parti et renforcée par les fiascos successifs de François Fillon (2017) et Valérie Pécresse (2022), selon laquelle la primaire était un piège mortel.

Cette méfiance rend d’autant plus intrigant ce regain d’intérêt soudain, surtout au moment où les langues se délient sur cette perspective alors que la mention « primaire » vient d’être officiellement effacée des statuts du parti. Des calculs politiques pourraient toutefois expliquer ce paradoxe, comme l’indique un conseiller de Wauquiez au Parisien.

« Dans un format interne à LR, il n’a aucune chance : on l’a vu à l’élection de la présidence du parti. Il se dit qu’entre Darmanin et Knafo, il peut être le barycentre de cette « droite » là, surtout s’il n’a pas été se compromettre dans un gouvernement macroniste ».

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