Les données personnelles compromises sur WhatsApp ?
04/11/2025 0 Par La rédactionAlors que la plus célèbre plateforme de messagerie fait à nouveau l’objet de vives critiques sur sa gestion des données utilisateur, démêlons le vrai du faux.
« WhatsApp en sait assez sur ce que vous écrivez pour savoir quelles publicités vous montrer ». Dans un entretien accordé au podcast « Joe Rogan Experience », le 31 octobre dernier, Elon Musk n’a pas ménagé l’application de messagerie propriété de Meta, qu’elle accuse ni plus ni moins d’espionner ses utilisateurs pour leur vendre de la publicité ciblée.
Selon le propriétaire de X, la plateforme se servirait des « hooks » publicitaires, ces points d’entrée ou mécanismes permettant à une application de collecter des informations sur vous pour afficher des publicités ciblées.
Le danger, selon lui, serait que ces moyens techniques, basés sur les métadonnées, offriraient potentiellement une passerelle vers les conversations des usagers. « C’est une vulnérabilité de sécurité massive », a-t-il insisté, suscitant les dénégations de WhatsApp.
Une blague qui sème le trouble
« C’est faux, vos messages personnels sont chiffrés de bout en bout, nous ne pouvons pas les voir et nous ne les utilisons pas à des fins publicitaires », a rétorqué la plateforme dans un message sur X. L’affaire aurait pu s’arrêter là si WhatsApp n’avait pas, quelques jours auparavant, tendu le bâton pour se faire battre.
Le 27 octobre, le messagerie publie : « Les gens qui terminent leurs messages par ‘lol’, nous vous voyons, nous vous honorons. » Ce tweet destiné à créer de la complicité avec les utilisateurs a immédiatement été interprété comme un aveu : WhatsApp pourrait-il lire le contenu des messages ?
La réaction du public ne s’est pas fait attendre, obligeant dès le lendemain un éclaircissement officiel. « Non, vos messages personnels sont chiffrés de bout en bout et nous ne pouvons pas les voir. Dans ce cas précis, ‘nous vous voyons’ était employé de manière figurative, pas littérale« , a rectifié WhatsApp le 28 octobre.
Surfant sur la polémique, Meredith Whittaker, à la tête de Signal, remue le couteau dans la plaie en écrivant : « Ils voient vos métadonnées, c’est ce qu’ils veulent dire. Chez Signal ? Nous ne voyons rien. »
Peser la vraie menace et explorer d’autres solutions
Dans ce tourbillon d’interventions et de réactions, il convient de rappeler une évidence : sur WhatsApp, le contenu des échanges demeure effectivement protégé par un système de cryptage inspiré de Signal.
Comme le souligne Zak Doffman sur Forbes, rien ne permet d’affirmer que Meta ou sa filiale aient accès au texte des conversations. Toutefois, la récupération des données de navigation – contacts, fréquences, habitudes – reste possible. De quoi servir ensuite d’appui à la stratégie publicitaire de Meta.
C’est pourquoi, même si cette application s’impose comme un outil de communication indispensable, il reste avisé d’exercer une certaine vigilance. Pour toute discussion confidentielle, mieux vaut privilégier Signal, qui, à la différence, ne collecte aucune information secondaire, selon Doffman.

