« Les humains poussent la Terre vers un point de basculement »

« Les humains poussent la Terre vers un point de basculement »

19/08/2021 Non Par Arnaud Lefebvre

Une nouvelle enquête mondiale montre qu’une importante partie de la population mondiale pense que les humains poussent la planète vers un point de basculement. 

Ce rapport souligne également que 74% de la population des pays membres du G20 estime que les crises climatiques et la protection de la nature devraient passer avant l’emploi et le profit.

Point de basculement risqué

Selon 74% de la population des pays les plus riches du monde, la Terre se dirige vers un point de basculement à cause des êtres humains. C’est ce que révèle un rapport mondial Ipsos Mori réalisé pour la Global Commons Alliance, cité par le quotidien britannique The Guardian.

Les participants ont également indiqué qu’un changement de priorités au-delà du simple profit économique était nécessaire. Par ailleurs, 58% des personnes sondées se sont dites fort ou extrêmement inquiètes de l’état de la planète.

Quatre personnes sur cinq ont en outre expliqué qu’elles étaient prêtes à faire davantage d’efforts permettant la régénération des biens communs mondiaux.

Soutien mondial à une action urgente

Owen Gaffney, auteur principal du rapport, a déclaré que ces résultats étaient révélateurs de l’important soutien mondial pour une action urgente et décisive dans le cadre des crises climatiques et naturelles.

« Le monde ne se dirige pas tel un somnambule vers la catastrophe. La population a conscience que nous prenons d’immenses risques et souhaite en faire plus. Les personnes veulent également que les gouvernements en fassent davantage », a déclaré Gaffney.

Ce dernier par ailleurs souligné que ces résultats devraient faire en sorte que les dirigeants du G20 aient davantage confiance pour accélérer l’application de politiques plus ambitieuses dans le cadre de la protection et de la régénération de nos biens communs mondiaux.

Ce sondage mondial a été réalisé en avril et mai dans l’hémisphère nord avant que l’on assiste aux vagues de chaleur, aux inondations et aux incendies recensés en été dans cette partie du monde.

Cette enquête a également eu lieu bien avant que le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ne mette en garde contre le caractère inévitable et irréversible du changement climatique dû aux activités humaines.

La nature désormais incapable de répondre aux besoins humains à long terme

Parmi les pays du G20, 74% des personnes estiment que les activités humaines ont poussé la Terre près d’un point de basculement. La prise de conscience de ce danger est nettement supérieure dans les pays les moins riches.

Dans l’ensemble, 59% des personnes sondées pensent que la nature est déjà trop détériorée pour continuer à répondre aux besoins humains sur le long terme.

Les personnes commencent à se rendre compte que « la nature revient en force », a souligné la militante écologiste kenyane Elizabeth Wathuti dans la préface du rapport.

« Les dirigeants mondiaux pensent que l’on peut abattre de vieux arbres ou anéantir des écosystèmes naturels pour permettre la construction de bâtiments ou de routes. Ces dirigeants semblent également penser que l’on peut extraire du pétrole, à condition de planter par la suite de nouveaux arbres. Cette dynamique ne fonctionne toutefois pas. Si l’on observe les conclusions du rapport, on se rend compte que de nombreuses personnes ne soutiennent plus de pareilles inepties. »