Nosopharm prépare une nouvelle classe d’antibiotique

Nosopharm prépare une nouvelle classe d’antibiotique

31/10/2022 Non Par Cinquième Pouvoir

 

Nosopharm, une entreprise française de biotechnologie innovante, annonce la dernière phase du développement de son antibiotique NOSO-502, pour le traitement des infections nosocomiales. Ce traitement révolutionnaire doit aider à lutter contre l’antibiorésistance, l’une des dix principales menaces mondiales pour la santé publique.

Remaniement du conseil de surveillance

Nosopharm, entreprise de biotechnologie lyonnaise dédiée à la recherche et au développement de nouveaux traitements anti-infectieux, a procédé en juin dernier au remaniement de son conseil de surveillance. En effet, elle a nommé Jacques Dumas à la tête de cet organe clé, en remplacement de Jacques Biton. Aussi, a-t-elle intégré Laurent Fraisse en tant que membre indépendant, et Sandra Dubos en tant que représentante de l’investisseur Kreaxi. En outre, le groupe a validé l’adhésion de Martin Lauriot Prevost au titre d’investisseur historique.

Jacques Dumas et son équipe devront mettre en place de nouveaux partenariats stratégiques et préparer le prochain tour de table afin. Objectif final : poursuivre le développement de l’antibiotique NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques. Conçu en partenariat avec GNA NOW, un consortium européen porté par l’Innovative Medicines Initiative 2 (IMI2), cet antibiotique first-in-class permettra de lutter efficacement contre les infections nosocomiales multirésistantes.

Des souches très résistantes aux antibiotiques

Egalement appelées infections associées aux soins en milieu hospitalier, les infections nosocomiales multirésistantes font partie des principales menaces de santé dans le monde. En France, elles provoquent chaque année 4 000 décès directs sur environ 750 000 personnes touchées. Ces pathologies sont principalement causées par l’Escherichia coli (26%), une bactérie qui vit naturellement dans les intestins de l’Homme.

L’E. coli possède les souches les plus résistantes aux antibiotiques, dont le Klebsiella pneumoniae. Cette antibiorésistance fait partie des dix principales menaces mondiales pour la santé publique. Rien qu’en 2018, elle a fait plus d’un million de morts . Pourtant, à ce jour, il n’existe pas de médicaments capables de traiter ce problème. En cause? L’existence d’un double défi scientifique et financier, qui retarde la production d’un remède depuis plusieurs années.

Confiance totale dans le nouveau conseil de surveillance

Mais Nosopharm a réussi à franchir les principaux obstacles à ce jour. En juin, l’entreprise a annoncé des résultats positifs des études de toxicologie BPL (Bonnes Pratiques  de Laboratoire) de son antibiotique first-in-class. Elle relève la capacité de NOSO-502 à inhiber le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action contre les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes. Une bonne nouvelle qui lui permettait de préparer une demande d’autorisation d’essai clinique chez l’Homme. Et qui laissait entrevoir une commercialisation prochaine.

Jacques Dumas et son équipe auront les capacités pour réaliser ce dernier chantier. Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, dit avoir foi en ce nouveau conseil de surveillance. Il est convaincu qu’il « facilitera les collaborations premier plan » pour développer le pipeline du groupe et faire avancer ses programmes prometteurs. Pour sa part, Jacques Dumas croit que la « plateforme unique de découverte de médicaments de Nosopharm, basée sur Photorhabdus et Xenorhabdus » permettra de « découvrir des anti-infectieux first-in-class et aider à lutter contre l’antibiorésistance».