Musique : haïe par l’extrême droite, Aya Nakamura reçoit du soutien

Musique : haïe par l’extrême droite, Aya Nakamura reçoit du soutien

11/03/2024 Non Par Cinquième Pouvoir

Depuis quelques jours, Aya Nakamura subit une déferlante de haine sur les réseaux sociaux parce qu’elle est pressentie pour interpréter Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. Mais la chanteuse franco-malienne a reçu le soutien de nombreux Français, dont des artistes, des politiques et des journalistes.

Dans la soirée du samedi 9 mars, un groupuscule de l’extrême droite baptisé « Les Natifs » a posté sur les réseaux sociaux une photo d’une banderole affichant cette phrase : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Le cliché a été pris sur les bords de la Seine lors d’un rassemblement. Par cette action, le collectif identitaire entend s’opposer à la possible participation d’Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.

Derrière l’affaire Aya Nakamura, la peur de l’imaginaire grand  remplacement

Sur les réseaux sociaux, les militants de l’ultradroite accusent le président Macron de vouloir « remplacer l’élégance française par la vulgarité » et « africaniser nos chansons populaires ». Ils dénoncent aussi une politique visant à « évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne ». Ces propos ne sont pas nouveaux. Ils sont rabâchés depuis plusieurs mois par les partisans du RN de Marine Le Pen et de Reconquête ! d’Éric Zemmour, adeptes de la théorie du grand remplacement. Ils témoignent d’un racisme persistant en France, même envers les artistes les plus populaires.

Un flot de haine qui découle d’un article de L’Express

Cette vague de haine a commencé avec un article de l’hebdomadaire L’Express. On peut y lire qu’Aya Nakamura a été reçue en février à l’Élysée par Emmanuel Macron pour parler de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 (26 juillet-11 août). L’auteure-compositrice du tube planétaire « Dajdja » aurait confié au chef de l’Etat français qu’elle aimerait interpréter Edith Piaf.

Aya Nakamura, tout simplement victime de racisme

Ni le président, ni la chanteuse n’ont encore confirmé cette rumeur. Ce qui n’empêche pas les militants de l’extrême droite de hurler à la disparition de la France authentique. Cachant à peine leur haine, ils pointent l’extravagance d’Aya Nakamura et son langage incompréhensible. Personne n’est dupe. Ce sont bien ses origines qui posent problème. Heureusement que ces militants extrémistes ne représentent pas la France, pays du brassage culturel.

Amélie Oudéa-Castéra demande à l’artiste de se foutre du monde entier

Plusieurs Français ont d’ailleurs apporté leur soutien à Aya Nakamura sur les réseaux sociaux. Parmi eux des personnalités politiques, des journalistes et des artistes. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, notamment, a exprimé sur X son amour pour la chanteuse et lui a demandé : « foutez-vous du monde entier ». Le député de la gauche radicale Antoine Léaument s’est attaqué aux gens qui « prétendent aimer leur pays mais veulent en exclure la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde depuis Edith Piaf ».

Dadju sort complètement de ses gonds

Côté artistes, on note la réaction de Dadju. Le chanteur RnB franco-congolais enrage contre ces Français qui lynchent « la plus grosse artiste du pays avec des arguments de CM1 » (niveau primaire).
« Ce n’était même pas un combat mais maintenant il faut qu’elle chante, nous on va soutenir », a-t-il écrit sur X. D’autres artistes ont publié des tweets pour prendre la défense d’Aya Nakamura, dont Still Fresh, Joé Dwèt Filé, Davinhor et la chanteuse franco-marocaine Nej’.Celle-ci a qualifié de « honteux » les manœuvres de l’extrême droite.

Aya Nakamura tacle ses détracteurs

On peut enfin relever la réaction d’Olivier Cachin. Le journaliste musical a rappelé que c’est Aya Nakamura « qui représente la France à l’international aujourd’hui. Que ça plaise ou non, pour des raisons musicales ou extra-musicales ». La concernée a elle-même réagi sur les réseaux sociaux. Elle a accusé ses détracteurs d’être des racistes. « Je deviens un sujet d’état numéro 1 en débat et ça vous fait mal. Mais je vous dois quoi en vrai ? Que dalle », a taclé la chanteuse de 28. Voilà qui est clair.