
Chez Wauquiez, l’Élysée toujours en ligne de mire ?
01/06/2025Le député de Haute-Loire n’aurait pas renoncé à ses ambitions présidentielles malgré son échec récent à prendre la tête de la droite.
« En politique, on n’est jamais mort ». Cet aphorisme rappelé au journal Le Parisien par un député proche de Laurent Wauquiez en dit certainement long sur l’espoir de renouveau qui anime ce dernier en ce moment.
L’ancien ministre se trouve en effet en très mauvaise posture, ayant vu son pari de s’imposer comme patron légitime des Républicains voler en éclats. Il a ainsi été largement battu les 17 et 18 mai derniers par le ministre l’Intérieur Bruno Retailleau lors de l’élection à la présidence du parti, ne recueillant que 25% des voix.
Une chute de haut, un désaveu cinglant pour celui qui a admis sa surprise face à l’ampleur de la défaite. « J’ai passé de meilleurs week-ends », a même déclaré l’intéressé mercredi 28 mai d’après Le Parisien, en marge du bureau politique des Républicains, dans un exercice d’autodérision assez rare pour être souligné.
Une quête ultime
La débâcle l’aurait-elle converti à l’humilité, lui qui est réputé pour son goût du combat ? « Il dit peu de choses, s’épanche peu auprès des siens. Il est encore groggy par la claque qu’il s’est prise. C’est une vraie blessure pour lui. Pour la première fois, on sent qu’il est touché », assure un autre de ses proches au quotidien francilien.
« Laurent, c’est quand même le mec qui a toujours eu 20/20 à ses examens et, là, il se prend une défaite mémorable », poursuit ce dernier. Mais le député de Haute-Loire n’est pas homme à s’apitoyer sur son sort. Depuis l’annonce des résultats, il orchestre soigneusement sa sortie de crise.
Sous des dehors de soldat loyal envers le nouveau président du parti, l’homme cultive son image auprès du grand public, multipliant les offensives de charme dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027. Cette échéance, comme l’assurent plusieurs personnes de son entourage, reste en bonne place dans son agenda, le séjour à l’Élysée demeurant sa quête ultime.
L’Assemblée comme rebond ?
« Il est déjà remonté sur le cheval », indique au Monde son ami Jean-Pierre Taite, député de la Loire. « Les défaites créent des potentiels, parfois plus que les victoires », avance même l’un de ses soutiens.
Laurent Wauquiez peut pour ce faire compter sur l’appareil du parti à l’Assemblée nationale, les parlementaires du groupe Droite républicaine lui ayant renouvelé leur confiance au lendemain de la défaite.
« J’ai soutenu Bruno Retailleau, mais personne n’a envie de faire sauter Wauquiez qui est un bon président de groupe », confie Philippe Gosselin au Monde. Reste à savoir dans quel cadre il utilisera cette influence parlementaire, lui qui réclame l’émancipation de la droite du gouvernement, c’est-à-dire la sortie des ministres LR.