Newsom a-t-il trouvé la parade anti-Trump ?

Le gouverneur démocrate de Californie a choisi de combattre le feu par le feu face au président américain, adoptant sur les réseaux sociaux une approche qui rappelle étrangement celle du dirigeant républicain.

N’eût été leur physique, on les confondrait presque. Depuis quelques semaines, Donald Trump et Gavin Newsom se ressemblent étrangement sur les réseaux sociaux. Ou plutôt, le gouverneur de Californie fait tout pour imiter le locataire de la Maison Blanche.

Messages entièrement en majuscules, ton combatif et provocateur… Newsom multiplie désormais les codes de communication du président américain, pour lequel son hostilité n’est plus à démontrer.

« Nous devons nous réveiller, nous défaire de nos illusions en tant que démocrates. J’en ai marre d’être faible. J’en ai marre d’être efféminé. J’en ai marre d’être sans conséquences. Il ne suffit pas de le dire, il est temps d’agir », déclarait-il récemment dans un podcast, adoptant un langage direct qui tranche avec son image habituelle de politicien policé.

Ces derniers mois, l’une des questions les plus fréquentes aux observateurs politiques américains était en effet : « Où sont les démocrates ? Pourquoi ne ripostent-ils pas ? » Gavin Newsom semble avoir choisi la stratégie du miroir.

Un caméléon politique en quête d’identité

Le gouverneur justifie cette approche en pointant du doigt les méthodes de Trump : « Il ne respecte pas les règles. Il ne croit pas aux règles. En conséquence, nous devons nous défaire de la façon dont les choses ont toujours été faites. »

De fait, le bureau de presse de Newsom s’est transformé en véritable machine à mèmes politiques. L’exemple le plus frappant reste cette image parodique le montrant sur ce qui ressemble à la couverture du magazine Vanity Fair, portant une couronne avec les mentions « Vive le roi » et « Jour de libération réussi » écrites en majuscules.

Les résultats de cette stratégie se font d’ores et déjà sentir. En réponse au redécoupage électoral au Texas initié par les républicains pour préserver leur majorité aux élections de mi-mandat, Newsom a lancé sa propre initiative.

Une efficacité mesurable

En l’espace d’une semaine seulement, il a levé plus de six millions de dollars, construisant méthodiquement une base de petits donateurs indispensable à toute ambition présidentielle. Lui qui est pressenti pour porter le flambeau démocrate en 2028.

Les analystes politiques soulignent que Newsom développe ainsi les outils essentiels à une campagne nationale : visibilité médiatique, base financière diversifiée et capacité à mobiliser l’émotion des électeurs.

Quand les fidèles de Trump s’indignent, Newsom exulte : « Ils n’ont rien compris. » Face aux critiques de l’establishment républicain qui dénonce ses ambitions présidentielles, il répond par l’escalade. La question fondamentale reste : peut-on véritablement conquérir la base électorale de Trump en imitant ses méthodes ?