OpenAI bientôt dans la génération de musique ?
26/10/2025L’entreprise spécialiste de l’intelligence artificielle pourrait prochainement lancer un outil de création musicale juste à partir de quelques instructions dans son célèbre assistant conversationnel ChatGPT.
Selon des révélations de The Information, OpenAI se prépare à entrer sur le marché de la création sonore automatisée via une nouvelle technologie capable d’élaborer des morceaux à partir de simples instructions rédigées ou fichiers audio.
Pour ce faire, le groupe à l’origine du chatbot ChatGPT collabore avec la prestigieuse Juilliard School – spécialisée dans la formation de musiciens – aux États-Unis, où des étudiants annoteraient des partitions pour alimenter une base de données servant à entraîner ce futur outil, d’après la même source.
Si l’école nie toute implication officielle auprès d’Euronews Next, et qu’OpenAI reste muet sur le sujet, cette orientation n’est pas inédite. L’entreprise californienne avait en effet lancé en 2019 MuseNet, un réseau neuronal capable de créer des compositions de 4 minutes avec 10 instruments différents.
Un an plus tard, elle avait également présenté Jukebox, un système conçu pour synthétiser des œuvres complètes, voix comprises, dans une large variété de styles.
La course à l’innovation musicale
La compétition s’intensifie sur le terrain de la création musicale automatisée, où OpenAI doit composer avec des acteurs déjà bien installés, notamment Google avec MusicLM ou Suno, une jeune pousse experte en génération sonore, aujourd’hui valorisée à hauteur de deux milliards de dollars.
De son côté, Spotify vient de s’associer à Sony, Universal, Warner, mais aussi aux labels indépendants Merlin et Believe. Ce partenariat, inédit par son ampleur, vise à développer des outils respectant la créativité tout en offrant de nouvelles opportunités aux artistes et ayants droit, qui pourront choisir de participer ou non au programme.
Dans un contexte où l’essor de l’intelligence artificielle suscite des interrogations croissantes, bon nombre d’artistes et de producteurs s’inquiètent des risques de voir leurs œuvres exploitées sans contrôle ni compensation.
L’urgence de protéger les créateurs
L’inquiétude est d’autant plus prégnante que l’Alliance Européenne des Compositeurs et Auteurs (ECSA) et le Groupement Européen des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (GESAC) ne se sentent pas suffisamment protégés par l’IA Act, la loi européenne sur l’intelligence artificielle, officiellement adoptée en 2024, à en croire Euronews Next.
Aux États-Unis, la startup Suno fait face à une plainte de la RIAA, l’accusant d’avoir « piraté » des chansons sur YouTube pour entraîner ses modèles. Universal, de son côté, poursuit l’entreprise Anthropic pour des motifs similaires.
L’absence de mécanismes clairs d’opt-out ou de compensation alimente les tensions, et laisse planer la menace d’un bouleversement profond des droits d’auteur. Toutefois, la volonté affichée par OpenAI de collaborer avec la Juilliard School, institution réputée mondialement, pourrait permettre de rassurer au moins en partie les professionnels du secteur.

