Nancy : Un message de la faculté de droit d’Epinal choque sur les réseaux sociaux

Nancy : Un message de la faculté de droit d’Epinal choque sur les réseaux sociaux

21/06/2019 Non Par Tim Rimbert

 

Une page web de la faculté de droit d’Epinal, qui dépend de l’université de Lorraine, a créé la polémique sur les réseaux sociaux avec un message un peu trop brusque. Le ton employé est celui de l’armée mélangé au discours d’un coach sportif. Pourtant nous sommes bien dans le cadre universitaire.

Une page web de la faculté de droit d’Epinal a choqué plusieurs étudiants sur les réseaux sociaux à cause du ton employé. Le lexique y est « cash », comme quand un instructeur de l’armée parle à des recrus ou qu’un coach fouette l’orgueil de ses joueurs.

L’université ne mâche pas ses mots

Le texte polémique, retiré depuis, parle des conditions de candidature pour le Master 2 en contrats publics. La direction des études fait savoir qu’une candidature peut être rejetée « si le candidat apparaît insuffisamment motivé, s’il a déposé la candidature pour la forme, pour rester près de papa et maman, ou de sa petite copine ou petit copain, ou comme « roue de secours » ». Plus loin, note 20 minutes qui a repéré l’histoire, on peut lire : « Vous trouvez que ces critères sont choquants ? Il est grand temps d’entrer dans le monde réel » et de vous réveiller. Car « Si vous postulez pour une place et que votre tête ne revient pas au recruteur, vous ne serez pas recruté(e) ». Le message évoque ici le physique des candidats, mais à quel niveau ? Parle-t-on de discriminations fondées sur la présentation (toilette, hygiène etc.) ? Et/ou de discriminations physiques à (race, vêtements etc.) ?

Aux poules mouillées

La faculté ne s’arrête pas là. A l’endroit des candidats qui tenteraient de joindre le jury le jour de leur audition, elle précise que « Le jury n’est pas joignable les jours d’audition, inutile donc de se désister le matin de l’audition par téléphone ou d’envoyer lâchement un mail dans la journée avec un prétexte fallacieux du genre : « j’ai un job d’été » ».

Clairement, le ton n’est pas pédagogique, mais martial, rugueux…Sur Twitter, les internautes se sont indignés de tels propos. Ils se demandent quelle fierté l’université éprouve-t-elle à prononcer un discours aussi violent sur le monde du travail. « C’est d’autant plus choquant que la fac doit normalement se détacher des dogmes du monde du travail pour non pas conformer ou se conformer, mais instruire et être un passeur de savoirs », écrit un internaute.

« On ne leur ment pas »

Contacté pour savoir le motif d’un tel message, le directeur du Master de la faculté de droit, Fabrice Gartner, affirme qu’il faut être franc avec les étudiants. « Les propos sont cash, mais ils révèlent le respect que nous avons pour nos candidats. On ne leur ment pas ». Toutefois il reconnait que le texte aurait « dû anticiper et adoucir cette forme, dans un monde où, dans le même temps, le fonds est encore plus rude ».