Le projet Neuralink d’Elon Musk dérange énormément les experts

Le projet Neuralink d’Elon Musk dérange énormément les experts

23/02/2022 Non Par Guillaume Pruvost

Des implants dans le cerveau offrant la possibilité de diriger un PC via la seule pensée : voilà la promesse de Neuralink. Il s’agit du projet du milliardaire et PDG de Tesla Elon Musk. La finalité est simple : redonner la voix et la mobilité aux individus handicapés.

Grandement promue par Elon Musk, l’entreprise Neuralink devrait procéder cette année les premiers essais de son implant cérébral sur des êtres humains volontaires. Néanmoins, de multiples experts s’interrogent par rapport à des sujets tels que la bioéthique, la sécurité et l’usage des données, et le futur des puces mises dans le cerveau quand l’essai est finalisé.

Neuralink : une virée en 3D dans le cerveau

Via une technique nommée Clarity, des experts ont pensé et conçu un cerveau transparent. En effectuant le marquage des molécules de cet organe via des anticorps fluorescents, les auteurs ont pu voir ce qui s’y dissimule.

La promesse du milliardaire et visionnaire Elon Musk fait la promesse d’une interface neuronale directe, le but étant d’offrir une aide de qualité aux individus handicapés. Tandis que son entreprise Neuralink va se pencher sur les premiers essais humains (à la suite de tests sur des cochons et des singes), le site web d’informations The Daily Beast a interrogé des spécialistes qui ont dévoilé leurs craintes par rapport au projet.

Laura Cabrera, expert dans le domaine de la neuroéthique à l’Université d’État américain de Pennsylvanie, s’est posée l’interrogation de savoir comment procéder au retrait des implants sans dégrader le cerveau. S’il y a des soucis, il n’y a aucune technologie afin d’extraire les implants. D’ailleurs, d’autres questions se posent : combien de temps dure un implant ? Est-ce que la société Neuralink va proposer des mises à niveau aux volontaires ?

Est-ce que Neuralink pourra tenir ses promesses ?

Pour Karola Keritmair, expert en histoire médicale et bioéthique à l’Université américaine du Wisconsin dans la ville Madison, les retombées financières futures représentent un véritable souci. Il faut dire que le mélange entre une société à but lucratif et ce type d’interventions médicales doit avant tout être une aide pour les personnes et pas autre chose. L’entreprise Neuralink désire concevoir son implant afin de permettre aux individus handicapés. Néanmoins, il faut prendre en compte que le marché est plutôt petit, ce qui va certainement engendrer des soucis liés à la rentabilité.

Une interface neuronale directe pourrait représenter un plus grand intérêt pour le public si elle permettrait de diriger des équipements avec le cerveau comme par exemple gérer sa Tesla via la simple pensée. Or, on se sert de la totalité de ces sujets humains – des personnes avec des vrais besoins – pour des recherches dangereuses pour le bénéfice de quelqu’un d’autre.

Cette spécialiste en histoire médicale et bioéthique affiche également des peurs sur les finalités dévoilées par la société. Si la société Neuralink affirme que les appareils pourront servir pour des objectifs thérapeutiques envers les individus handicapés, ces derniers effectuent également des promesses totalement utopiques.

Que vont devenir les informations recueillies ?

Les experts se penchent aussi sur l’usage des renseignements recueillis via l’implant. Qui pourra les consulter, s’en servir et qu’adviendra-t-il de ces données s’il y a rachat de Neuralink ? L’interrogation de la sécurité de l’équipement se pose également, comme celle des dangers de piratage et des effets terribles pour la victime si un individu ayant de mauvaises intentions se sert de son implant. Si ce type de technologies devait se populariser, la question du détournement par les instances, gouvernements ou corporations par rapport à la surveillance de masse se pose.

Les spécialistes questionnés ne sont pas obligatoirement contre le projet de Neuralink. Or, ils éprouvent une grande méfiance par rapport aux multiples dérives et souhaitent que la popularité du projet forcera Neuralink à être vigilant par rapport aux règles. Une chose est sûre : l’implant peut changer positivement l’existence des individus paralysés. En tout cas, le groupe d’Elon Musk n’est pas l’unique société à se pencher sur les interfaces neuronales. Désormais, il faut attendre les premiers essais sur l’être humain, qui auront lieu cette année.