Nasa : de nouveaux robots pour explorer l’espace

Nasa : de nouveaux robots pour explorer l’espace

28/05/2023 Non Par Guillaume Pruvost

Dans le cadre de l’exploration du système solaire, les scientifiques ont utilisé initialement des sondes, puis des rovers pour collecter des données précieuses. Cependant, ces technologies pourraient ne pas être suffisantes pour faire face aux défis de l’exploration de planètes éloignées. Ainsi, afin de relever ces défis, les chercheurs envisagent de nouvelles solutions. L’une d’entre elles est le développement d’un robot étonnant, ressemblant à un serpent, par les équipes du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA.

Exploration d’Encelade

Encelade, une des lunes de Saturne, est connue pour abriter probablement un océan liquide sous sa croûte glacée. Les scientifiques imaginent qu’il pourrait y avoir des formes de vie extraterrestre dans cet océan. Pour en avoir la certitude, il est nécessaire d’explorer Encelade. Cependant, les rovers utilisés jusqu’à présent sur Mars pourraient ne pas être adaptés à l’environnement glacial d’Encelade.

Pour surmonter cette difficulté, les équipes du JPL ont conçu un nouveau type de robot pour l’exploration de terrains extrêmes. Ce robot, appelé EELS (Exobiology Extant Life Surveyor), est à la fois autopropulsé et autonome, et présente la particularité d’avoir l’apparence d’un serpent. Matthew Robinson, chef de projet au JPL, explique que l’objectif d’EELS est d’être capable d’accéder à des endroits inaccessibles pour les autres robots. Il s’agit d’un robot polyvalent, conscient des risques, préparé à l’incertitude et capable de prendre des décisions autonomes lorsqu’il explore des environnements dont on ne connaît pas grand-chose.

EELS : une capacité de déplacement unique

Ainsi, EELS a été conçu pour se déplacer et s’orienter sur une grande variété de terrains, aussi bien dans notre système solaire que sur Terre au besoin. Il peut évoluer dans le sable, sur la glace, sur des parois de falaises, dans des cratères escarpés, des tubes de lave souterrains, des labyrinthes de glaciers, et même sur le sol gelé d’Encelade, jusqu’aux fissures d’où s’échappent les panaches de vapeur d’eau chargée en acides aminés observés par la mission Cassini.

La version actuelle d’EELS, baptisée EELS 1.0, pèse environ 100 kilos et mesure quatre mètres de long. Le robot-serpent est composé de 10 segments identiques qui tournent, utilisant des filetages de vis pour la propulsion, la traction et l’adhérence. Il a déjà été testé dans différents environnements, les ingénieurs du JPL adoptant une approche de type start-up, caractérisée par la construction rapide, des tests fréquents, l’apprentissage, les ajustements et les répétitions.

Le défi est immense !

Une fois sur Encelade, EELS sera très éloigné de l’aide des ingénieurs. Pour pallier cela, des caméras et un lidar (radar à impulsions laser) ont été prévus pour permettre au robot de cartographier son environnement. Des algorithmes de navigation déterminent ensuite le chemin le plus sûr à suivre en fonction des conditions extérieures. La version finale du robot-serpent intégrera également 48 types de petits moteurs pour garantir sa flexibilité et lui permettre de détecter la force qu’il exerce sur le terrain grâce à des capteurs. Ainsi, il pourra se déplacer verticalement dans des goulottes étroites présentant des surfaces irrégulières.

Pour l’instant, l’accent est mis sur l’autonomie et la mobilité du robot, mais à l’avenir, des instruments scientifiques pourraient également être intégrés à EELS. L’évolution de ce projet reste à suivre.