Nosopharm, un maillon de la souveraineté pharmaceutique

Nosopharm, un maillon de la souveraineté pharmaceutique

16/06/2023 Non Par Cinquième Pouvoir

Nosopharm, une entreprise nîmoise de biotechnologie, a entamé la dernière phase du développement de son antibiotique first-in-class pour le traitement des infections nosocomiales. Fort de l’importance de ses travaux, elle a récemment intégré la French Tech Health20, qui veut aider la France à gagner sa souveraineté sanitaire.

Emmanuel Macron a annoncé, lors d’un déplacement mardi en Ardèche, un plan de relocalisation des médicaments en France. Le président de la République souhaite que les entreprises pharmaceutiques françaises qui fabriquent leurs remèdes à l’étranger (notamment en Inde et en Chine) rapatrient leur production en France. Pour concrétiser ce transfert, l’Etat a prévu de débloquer un investissement de 160 millions d’euros. Il ajoutera à cette somme 50 millions d’euros pour soutenir les projets industriels.

Les antibiotiques dans la liste des 450 médicaments « essentiels »

Ce plan de relocalisation concernera dans un premier temps 50 médicaments. Il y aura une première phase de 25 médicaments dans les prochaines semaines, et le reste un peu plus tard. Au total, l’exécutif souhaite relocaliser la production de 450 médicaments jugés « essentiels ». Parmi ceux-ci figurent des antibiotiques, des produits d’anesthésie, du paracétamol, des antiépileptiques et des anticancéreux. Ce plan de relocalisation vise dans l’urgence à faire face aux pénuries qui se multiplient depuis la pandémie du Covid. Aussi, elle doit aider la France à gagner sa souveraineté pharmaceutique et sanitaire.

Nosopharm, l’une des rares pharma R&D dédiée aux maladies infectieuses

D’autres politiques gouvernementales comme le plan technologique et industriel « France 2030 » ont déjà fixé cet objectif. Tout comme des initiatives privées-publiques à l’instar de la French Tech Health20 qui apporte un accompagnement sur mesure aux startups innovantes dans le domaine de la santé. Pour son édition 2023, ce programme a sélectionné 21 startups à fort potentiel technologique, dont Nosopharm. Cette entreprise de biotechnologie nîmoise est l’une des rares pharma R&D consacrée aux maladies infectieuses en France. Elle développe un antibiotique first-in-class contre les infections nosocomiales, en hausse depuis cinq ans d’après une étude de Santé publique France (SpF).

Noso-502 efficace contre les entérobactéries multi-résistantes

Contractées pendant un séjour dans un établissement hospitalier, ces infections sont essentiellement causées par les bactéries multi-résistantes Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp. L’OMS a listé ces agents pathogènes comme une cible prioritaire pour la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques. Et le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) les classe dans les menaces urgentes en antibiorésistance. Cette résistance aux antibiotiques est considérée comme l’un des dix dangers majeurs pour la santé publique mondiale. Baptisé Noso-502, l’antibiotique de Nosopharm doit contribuer à l’enrayer en se concentrant sur les entérobactéries multi-résistantes.

Une contribution à la souveraineté pharmaceutique de la France

D’après des résultats positifs d’étude de toxicologie BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire) publiés en juin 2022, ce traitement inhibe le ribosome bactérien à l’aide d’un nouveau mécanisme d’action. Il a démontré une efficacité totale contre les bactéries multi-résistantes, y compris les souches les plus problématiques. Fort de ces conclusions, Nosopharm pourra bientôt lancer des essais cliniques chez l’Homme.

Pour relever ce défi, le groupe nîmois sera accompagné par la French Tech Health20, qui lui apportera une plus grande visibilité en France et à l’étranger et lui ouvrira des portes pour les financements. Si Nosopharm réussit à produire son antibiotique first-in-class, il résoudra un problème de santé publique majeur. En outre, elle portera la France au firmament de la recherche contre l’antibiorésistance. Ce qui renforcera le soft power de l’Hexagone dans le domaine sanitaire et lui permettra sa gagner sa souveraineté pharmaceutique, du moins au niveau des antibiotiques.