Noso-502, un antibiotique contre les pathogènes à Gram

Noso-502, un antibiotique contre les pathogènes à Gram

18/02/2024 Non Par Cinquième Pouvoir

Les pathogènes à Gram, responsables en grande partie des infections nosocomiales, sont très résistantes aux antibiotiques. Depuis plusieurs années, l’OMS réclame un nouveau traitement contre ces bactéries. Elle pourrait bientôt obtenir une réponse. La startup française Nosopharm annonce la conception d’un vaccin 100% efficace.

Les pathogènes à Gram (négatif et positif) sont des bactéries naturellement présentes dans les élevages de vache, en particulier dans le fumier. Elles sont responsables des infections nosocomiales, notamment de l’anthrax, une infection potentiellement mortelle.

De l’urgence de développer un nouveau traitement contre les pathogènes à Gram

Les pathogènes à Gram ont acquis une résistance aux antibiotiques. Par exemple la bactérie Staphylococcus aureus résiste aujourd’hui à la méticilline (SARM), un type de pénicilline. Cette antibiorésistance devient problématique car à l’origine de dizaines de milliers de décès chaque année dans le monde. Pour résoudre ce problème de santé publique, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle au développement rapide d’un nouveau traitement.

Nosopharm prépare un antibiotique

Après des années d’attente, un espoir point à l’horizon. Nosopharm, une startup française de biotechnologie, annonce la fabrication d’un antibiotique first-in-class – c’est-à-dire fonctionnant avec un nouveau mécanisme d’action – contre les agents pathogènes à Gram. En particulier contre les enterobacteriaceae comme Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp. Ces bactéries possèdent les souches les plus résistantes aux carbapénèmes.

Un antibiotique issu de la nouvelle famille des odilorhabdines

Baptisé Noso-502, le vaccin de Nosopharm a été conçu à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux bacilles Gram dotées d’un grand potentiel pharmaceutique. Il appartient à la nouvelle famille des odilorhabdines (ODL), des antibiotiques connus pour empêcher la transcription bactérienne et donc de bloquer le processus d’acquisition de la résistance. Et cela grâce à l’exploitation de l’ARN pour interférer avec le décodage de l’information génétique.

Des essais cliniques annoncés chez l’Homme

Selon des résultats positifs de tests de laboratoire publiés en juin 2022, Noso-502 inhibe le ribosome bactérien grâce à son nouveau mode d’action. Il détruit toutes les souches pour débarrasser le corps hôte des intrus nuisibles. Le traitement a démontré une efficacité totale. Ce qui pousse Nosopharm à poursuivre le développement de son vaccin jusqu’à la phase des essais cliniques chez l’Homme, avant une potentielle commercialisation.

Nosopharm bénéficie de l’appui de la French Tech Health20

Pour réussir cette étape décisive, la startup nîmoise prévoit la signature de partenariats scientifiques et un nouveau tour de table. Elle a déjà reçu un soutien majeur avec l’intégration, en mars 2023, de la French Tech Health20. Ce programme d’accompagnement des jeunes entreprises françaises du domaine de la santé permettra à Nosopharm d’avoir plus facilement accès à des réseaux de financements et à des partenariats stratégiques.

Forte hausse des infections nosocomiales en France

S’il arrivait sur le marché dans les prochaines années, Noso-502 pourrait résoudre un problème majeur de santé publique. Depuis quelques années, les infections nosocomiales sont en forte hausse. D’après des données de Santé publique France (SpF), elles ont bondi de près de 15% entre 2017 et 2022, à cause principalement du Covid-19. Elles devraient continuer d’augmenter avec la hausse des hospitalisations dues à l’émergence des maladies aéroportées.