
La stratégie agressive de Meta pour faire adopter son intelligence artificielle
27/04/2025 0 Par La rédactionL’intégration de Meta IA, l’assistant conversationnel de Meta, sur ses différentes plateformes se révèle particulièrement intrusive. Notamment sur WhatsApp où cet outil d’intelligence artificielle est impossible à supprimer.
« Plutôt mourir », s’exclame Polly Hudson, le 6 avril dernier, dans une chronique publiée sur le site internet du quotidien britannique The Guardian, à propos de Meta IA, l’assistant virtuel dopé à l’intelligence artificielle (IA) développé par Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp.
Prévu pour faciliter l’utilisation de ces différentes plateformes auxquelles il est de plus en plus intégré, notamment en répondant aux questions de l’utilisateur, l’outil qui se présente à l’écran sous la forme d’un cercle bleu lumineux se révèle être un casse-tête à gérer.
Alors que Meta le présente au journal Le Monde et à la BBC comme une simple « option » de WhatsApp par exemple, il est impossible à désactiver ou à masquer. C’est en tout cas le constat fait par de nombreux utilisateurs de l’application de messagerie depuis fin mars et l’apparition de Meta IA.
Plus troublant encore, l’assistant peut être interpellé directement dans les conversations de groupe, ses réponses étant alors visibles par tous les membres, même si une option de désactivation a été ajoutée le 23 avril pour les groupes, d’après Le Monde.
Des frustrations et des plaintes
Les performances de l’IA sont par ailleurs loin d’être irréprochables. Les tests menés montrent que « Meta IA » peut générer des informations erronées, comme l’invention d’une rubrique inexistante du journal Le Monde, tout en affirmant se baser sur des données fiables fournies par ses partenaires, dont Google.
Face à cette situation, des frustrations se multiplient ces dernières semaines. « Il n’y a aucun moyen de retirer Meta IA de WhatsApp. Je n’ai pas voulu – je ne veux pas – de Meta IA. Si je l’avais apprécié, j’aurais mis l’anneau dessus. Mais ce n’est pas le cas, donc je ne l’ai pas fait. Je n’ai pas donné mon consentement. Comment osent-ils ? C’est presque impressionnant qu’une si petite icône puisse être aussi exaspérante », s’indigne la chroniqueuse mentionnée plus haut.
La « merdification » des interfaces
De nombreuses autres réactions rapportées par Le Monde ne sont pas moins tendres. À l’instar de cet utilisateur de Reddit, qui n’hésite pas à proclamer la mort de WhatsApp. « Sur WhatsApp, je veux juste pouvoir envoyer des messages. Si je cherche de l’information, j’utilise un moteur de recherche« , déclare un autre.
Pour de nombreux utilisateurs, cette intrusion représente un exemple flagrant de ce que certains appellent la « merdification » (ou « crapification » en anglais) des interfaces numériques. Autrement dit, cette tendance à complexifier des services initialement simples avec des fonctionnalités non désirées.
Une stratégie bien familière à Meta, prompte à répliquer les succès de ses concurrents sur ses plateformes. Le groupe fondé par Mark Zuckerberg avait en 2024, à propos de Meta AI, promis de devenir « leader des assistants IA ». À quel prix ?