Birdwatch : le nouvel outil de Twitter pour lutter contre la désinformation

Birdwatch : le nouvel outil de Twitter pour lutter contre la désinformation

05/10/2020 Non Par Tim Rimbert

 

Twitter travaille sur Birdwatch, une nouvelle fonctionnalité visant à mieux lutter contre la désinformation, devenue un véritable fléau sur le réseau social. Cet outil en forme de lunettes permettra aux internautes de prendre connaissance des annotations apportées à un tweet incriminé.

Birdwatch repéré depuis août par les fins limiers du net

Pour lutter contre la prolifération de contenus visant à nourrir la désinformation, Twitter pourrait bientôt proposer un outil collaboratif qui permet aux internautes de devenir des modératrices et modérateurs : Birdwatch. Cette nouvelle fonctionnalité a d’abord été dénichée en août 2020 par Jane Manchun Wong, une ingénieure habituée à fouiller dans les codes des plateformes pour mettre en lumière leurs nouveautés en préparation. Le spécialiste des réseaux sociaux Matt Navarra avait, lui aussi, publié des captures d’écran de Birdwatch à la fin du mois de septembre. Depuis, Birdwatch a fait son apparition sur les comptes de certains utilisateurs, histoire de le tester.

Concrètement, Birdwatch permet aux utilisateurs de recontextualiser l’ensemble des tweets publiés sur la plateforme en ajoutant des notes par le biais d’une icône en forme de lunettes. Les autres abonnés pourront ensuite cliquer sur ce bouton et prendre connaissance des annotations apportées sur le tweet incriminé. Ils devraient pouvoir également alerter la communauté sur les dérives potentielles que peut générer ce post. Par ailleurs, chaque utilisateur qui se livre à un signalement pourra retrouver celui-ci sur son propre compte Twitter, à l’instar des autres onglets « Sujets », « Moments » ou « Statistiques », et être accessible à tous.

Attention aux signalements abusifs

Avec Birdwatch, Twitter transforme ses propres utilisateurs en police de la désinformation. Jusqu’à présent, les équipes de modération se chargeaient de ce travail. Donald Trump en a d’ailleurs plusieurs fois fait les frais. Cette fonctionnalité représente ainsi un gain financier pour le réseau social, puisqu’il n’a plus besoin de recruter des modérateurs. Mais, sur le plan qualitatif, il pourrait faire l’objet de critiques régulières à cause des trolls et d’éventuelles batailles d’annotation que se livreront les internautes.

Afin d’éviter les dérives et les signalements à tout-va, Twitter pourrait avoir l’idée de limiter l’accès à ce crowdsourcing à certains utilisateurs ou spécialistes de la vérification des faits et des informations, et/ou de les limiter à certains sujets tels que la politique.