Twitter : des craintes après le rachat par Musk

Twitter : des craintes après le rachat par Musk

12/11/2022 Non Par Tim Rimbert

 

Depuis le rachat de Twitter, fin octobre, plusieurs utilisateurs fuient la plateforme pour exprimer leur mécontentement. Ils craignent que le réseau social ne devienne le nid des militants de l’extrême droite, des trolls et des adeptes de la désinformation.

Des départs et une résistance de l’intérieur

Elon Musk a annoncé, le 31 octobre, le rachat de Twitter à 44 milliards de dollars, après plusieurs mois à jouer du suspens. Dès sa prise de fonction, le milliardaire américain a licencié environ la moitié des 7500 employés du groupe, dont 15% dans les équipes de modération de contenus. Il a également indiqué vouloir rendre le « pouvoir au peuple ». Ce qui signifie une plus grande liberté d’expression et donc moins de censure. Par ailleurs, il prévoit mettre en place la certification payante et un nouvel algorithme pour favoriser les tweets des personnes certifiées.

Ces annonces ont provoqué un vent de mécontentement dans la twittosphère. L’écrivain américain Stephen King, notamment, a déclaré qu’il ne paiera jamais 8 dollars d’abonnement par mois pour obtenir une quelconque certification. Quant à l’ancienne ministre Cécile Duflot, elle a menacé de déménager sur Mastodon, un réseau social devenu populaire. L’alternative à Twitter a même atteint le million d’utilisateurs mensuels la semaine dernier. Un exploit, mais encore trop loin des plus de 430 millions d’utilisateurs mensuels de la plateforme d’Elon Musk.

Bientôt le retour de Donald Trump et Kanye West

Si certains internautes plient bagage pour aller chez le concurrent, d’autres préfèrent rester afin de mener la résistance de l’intérieur. Ces derniers ne manquent pas de publier chaque jour des tweets avertissant Musk d’un départ massif. La plupart se plaignent de voir leur réseau social sous la menace de l’extrême droite. Ce courant de pensée aurait maintenant le boulevard ouvert pour repandre ses messages haineux et ses théories complotistes.

A leur tête Donald Trump, l’ami d’Elon Musk. L’ex président américain pourrait faire son retour sur Twitter plus d’un an après l’assaut du capitole. Il y a aussi Kanye West, qui a récemment soutenu dans un média français que le planning familial visait à tuer des enfants noirs. Le rappeur français a également tenu des propos antisémites, qui lui valent maintenant un boycott de la part des marques. Les résistants de Twitter craignent aussi que la plateforme devienne une ferme à trolls puisqu’il n’y a plus vraiment de modération.

Rien n’a changé à Twitter, jure Musk

Ce risque de chaos informationnel pousse certaines grandes entreprises à prendre des mesures de prudence. Comme le constructeur automobile américain General Motors, qui a retiré temporairement ses publicités sur la plateforme. Par ailleurs, une coalition d’une soixantaine d’associations a appelé les annonceurs, qui génèrent 90% des revenus de Twitter, à boycotter le réseau social tant qu’il ne revient pas à ses valeurs.

Face au Twitter bashing, Elon Musk assure aux  annonceurs que rien n’a changé avec la modération des contenus. Et même que les discours de haine ont diminué sur le réseau social la semaine dernière. De son côté, Yoel Roth, responsable de la sûreté du groupe, a affirmé que l’équipe « Confiance et sécurité » a seulement subi 15% de départs et que les capacités de modération sont intacts. Ce qui signifie qu’il y aura toujours un tamis pour les contenus.