Amnesty publie un sondage sur la gestion des données personnelles

Amnesty publie un sondage sur la gestion des données personnelles

06/12/2019 Non Par Laurent Volney

Voilà un sondage pour le moins inédit. Amnesty publie ce 4 décembre un sondage sur la gestion des datas par les GAFA, de quoi alerter autant que comprendre les motivations de chacun. Retour complet sur les résultats – surprenants – de ce sondage.

7 personnes sur 10 pour une réglementation

C’est tout d’abord une donnée qui interpelle. Une donnée qui met en perspective les divergences de paradigme entre entreprise et utilisateur : quand l’un veut toujours plus de datas, l’autre désire plus de contrôles. Ainsi selon le sondage de Amnesty publié le 4 décembre plus de 7 personnes sur 10 désireraient des réglementations de la politique de données personnelles de la part des GAFA – autrement dit les géants du web (Google, Apple, Facebook et Amazon).
Mais ce n’est pas le seul constat de cette étude, bien au contraire. En effet comme précisé ce serait plus de 71% des individus qui arboreraient une certaine inquiétude quant à la gestion de leurs données personnelles par ces géants. Un sondage à grande échelle puisqu’effectué par YouGov et portant sur plus de 10 000 individus. Des individus provenant d’Europe mais aussi d’Afrique du Sud, des États-Unis ou encore de l’Inde. Un chiffre qui interpelle encore plus donc, d’autant que des affaires, comme nous vous le disions dans notre dernier article, sortent quasiment chaque jour sur des entreprises comme Google ou Amazon. Des sociétés du Web qui peinent à respecter les lois européennes et françaises sur le sujet de la gestion des datas personnelles.

73% de personnes favorables à des mesures gouvernementales

Si dans un marché libéral, l’intervention de l’état est à proscrire, qu’en est-il au niveau des données personnelles ? À cette question les utilisateurs ont tranché, désirant que les gouvernements adoptent des mesures en vue de gérer d’une meilleure façon la politique de collecte de données ainsi que leur utilisation.
Nombre de ces sociétés pour les interrogés violent le respect de la vie privée, c’est du moins une majorité qui le pense (plus de 62%). Aussi, 48% imaginent qu’elles seraient capables d’utiliser ces datas à des fins de censure politique, les ressortant en cas d’opinion divergente à leur encontre. C’est du moins ce qui ressort de ce sondage. Enfin plus de 77% des interrogés considèrent que l’utilisation de leurs données dans le but de promouvoir de la publicité ciblée reste un problème majeur.

Une autocensure et des questions

Si beaucoup de personnes considèrent les politiques de données comme intrusives, il n’en reste pas moins la question de l’internet tout entier. En effet la collecte des données sert dans la grande majorité des cas à fournir un internet adapté à l’utilisateur. Chose qui a permis à nombre de startups et d’imposer des business modèles gratuits, et des produits répondants aux problématiques actuelles. Un sondage qui met en corrélation – aussi – les ambiguïtés d’une telle question au niveau des marchés, et de leurs retombées.
Néanmoins et c’est le chiffre le plus éloquent, 37% des personnes s’autocensurent par peur d’être traquées. Une autocensure qui là aussi pose la question de l’internet libre. Entre perte de la liberté de parole, et peur d’affaires à la Snowden, ce sondage met en perspective tout un pan de la vie du web finalement. Un pan qui menace selon Amnesty les droits fondamentaux des humains.

Une réglementation étatique

L’organisation conclut donc son rapport par la nécessité – selon elle – de voir une intervention étatique, une propagation aussi de nouvelles règles en vertu de la protection de la vie privée. Et finalement aussi en vertu de la protection des libertés de l’humain. Une action qu’elle voudrait, à court terme, renforcer via la mise en application des lois et des réglementations déjà existantes sur le sujet. Une initiative pas dénuée de sens et à mettre en perspective avec une ambition d’internet à l’échelle entrepreneuriale toujours plus adaptée à l’humain et qui – par nécessité – se doit de le connaître. Un rapport à retrouver sur Amnesty et qui en dit long sur les géants de la surveillance et la conséquence de leurs pratiques abusives sur l’utilisation d’internet.