Doctissimo : la CNIL s’en mêle pour un usage abusif des informations personnelles

Doctissimo : la CNIL s’en mêle pour un usage abusif des informations personnelles

11/07/2020 Non Par Guillaume Pruvost

En septembre de l’année dernière, la célèbre ONG Privacy International a sorti un rapport pointant du doigt le célèbre site d’informations médicales Doctissimo par rapport à la gestion calamiteuse des informations personnelles des utilisateurs de la part du groupe.

Quel procès est fait au site Doctissimo ?

Les mois sont passés mais l’association n’a pas vu d’améliorations et n’a eu aucune réponse du célèbre portail d’informations. C’est pourquoi elle a pris la décision d’effectuer un dépôt de plainte auprès de la réputée CNIL contre la plateforme d’actualité médicale. La raison ? Une multitude d’entorse par rapport au règlement général sur la protection des données européen.

L’association Privacy International fait surtout le reproche au groupe d’un partage presque toujours systématique des informations personnelles des internautes auprès d’une multitude de tiers. Sur la plateforme, la bannière de consentement du portail s’efface quand l’utilisateur effectue un défilement ou sélectionne un lien. Ainsi, l’association se pose la question si cela suffit afin de signaler le consentement de l’utilisateur pour que ses données personnelles soient données à des centaines et des centaines de partenaires du groupe Doctissimo. C’est un problème sérieux quand on sait le caractère extrêmement sensible de ces dernières. Tout le monde ne souhaitent pas forcément avoir des publicités à ce sujet.

Des informations ont-elles été revendues à des agences de notation de crédit ?

Depuis la plainte adressée à la Commission nationale de l’informatique et des libertés, l’association Privacy International a affirmé que la bannière a été remise correctement fin juin. Ainsi, Doctissimo a eu une réaction rapide, exactement deux jours à la suite de l’action. À part cela, l’ONG Privacy International cite aussi la présence de questionnaires donnés aux visiteurs et l’envoi de réponses sans aucune protection au prestataire responsable de ce test. Cela soulève évidemment un problème.

Eliot Bendinelli, de Privacy International, a déclaré que par exemple si un internaute répond à un test sur la dépression ou lit des renseignements par rapport à la grossesse, ces précieuses informations vont être centralisées par les différents groupes partenaires avec des trackers. La finalité ? Façonner un profil complet et précis. Ce dernier sera proposé à des éditeurs et va offrir la possibilité de transmettre des publicités. Encore plus grave : il peut aussi être utilisé par des agences de notation de crédit.

TF1, qui contrôle le célèbre portail de renseignements médicaux, a également réagi en affirmant que la sécurité des informations personnelles des internautes est un des buts majeurs du groupe Doctissimo. La société TF1 a affirmé prendre la totalité des mesures adéquates afin de garantir la totalité des données des internautes. Désormais, il reste à attendre le jugement donné par le gendarme français de l’usage des données personnelles à ce dépôt de plainte.

Partage de données avec 577 sociétés tierces

La saisie de la Commission nationale de l’informatique et des libertés contre la célèbre plateforme médicale fait partie d’une enquête globale de Privacy International par rapport à de multiples portails médicaux en Europe. De multiples portails internet sur la santé mentale effectuent de la publicité programmatique. Il s’agit d’un genre de publicités se basant sur le partage des informations personnelles avec des centaines, voire des milliers de sociétés. Un des buts ? Que les utilisateurs deviennent de véritables publicités ciblées.

L’association Privacy International fait le reproche au site de vendre les informations en lien avec ses utilisateurs se rendant sur des pages sur le thème de la dépression. Par la suite, Doctissimo les revendrait à près de quarante entreprises afin que ces dernières puissent les cibler. Au final, la plateforme d’informations médicales se réserve le droit de partager les informations personnelles de ses utilisateurs avec plus de 550 sociétés différentes.