Violences conjugales : « Mémo de vie », une plateforme pour aider les victimes à garder des traces

Violences conjugales : « Mémo de vie », une plateforme pour aider les victimes à garder des traces

23/11/2020 Non Par Tim Rimbert

 

France Victimes et Make.org Foundation annoncent ce lundi le lancement de « Mémo de vie », une plateforme pour aider les victimes de violences conjugales à sortir de l’isolement, à sécuriser des documents, à s’informer et appeler à l’aide.

Sous l’égide du ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, d’Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Egalité entre les Hommes et les Femmes, et de Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, France Victimes et Make.org Foundation lancent ce lundi un site dédié aux victimes des violences conjugales. C’était à l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et dans le cadre du plan d’actions de la Grande Cause de Make.org « Stop aux violences faites aux femmes ».

Un journal de bord et une bibliothèque d’informations disponibles

Baptisée « Mémo de vie », cette plateforme a pour mission d’accompagner les femmes victimes de violences, pour les aider à sortir de l’isolement, à sécuriser des documents, à s’informer et à appeler à l’aide. « Memo-de-vie.org aide les femmes et toutes les victimes de violences en général à prendre conscience de ce qui leur arrive, à établir une chronologie des faits, à les stocker dans un espace sécurisé… », explique Olivia Mons, porte-parole de l’association France Victimes.

L’utilisatrice pourra créer un compte sécurisé où elle peut évaluer son sentiment de danger, mais aussi conserver des photos, des enregistrements sonores ou des documents officiels et médicaux. Dans ce cadre, la plate-forme comprend quatre fonctionnalités : un journal de bord, sorte de journal intime; l’espace de stockage sécurisé (photo d’une main courante, d’un appartement saccagé, audio avec des menaces…); une bibliothèque d’informations; et enfin, des contacts utiles (comme le numéro national d’écoute 3919 ).

« Cela peut servir à l’appréciation d’un juge »

Ces documents stockés peuvent servir dans une procédure judiciaire. « Il faut garder des traces, même si ce qui est inscrit dans ‘Mémo de vie’ ne constitue pas une preuve, dans une enquête ça permet de confronter le mis en cause avec des éléments précis et datés. Et cela peut servir à l’appréciation d’un juge », a souligné Olivia Mons. Le site centralise donc des contacts d’associations et des ressources juridiques visant à informer la victime de ses droits. Cette initiative se présente aussi comme « une béquille mémorielle, et on sait que les traumatismes peuvent créer des troubles de la mémoire », a ajouté la porte-parole de l’association France Victimes.

Aider à terme 20.000 victimes par an

Afin d’assurer la sécurité des victimes qui se sentent surveillées sur « Mémo de Vie.org », celles-ci peuvent quitter rapidement la plateforme grâce au bouton « Vite, je quitte », présent sur toutes les pages et qui renvoie vers le site de Météo-France. France Victimes prévoit déployer le site à plus grande échelle au premier semestre 2021 avec pour objectif d’aider, à terme, 20.000 victimes par an.

Mémo de vie est une réponse à une consultation en ligne lancée en novembre 2017 par Make.org autour de la question « Comment lutter contre les violences faites aux femmes ? ». Une participante, Claire, avait proposé de prendre en considération les premiers signes d’agression. Cette idée, plébiscitée par des milliers d’autres citoyens, a ensuite été portée et développée par la Fédération France Victimes, avec l’aide de nombreux partenaires : Kering Foundation, le Fonds pour le civisme en ligne de Facebook, le Fonds pour les femmes de L’Oréal ou encore le soutien du ministère de la Justice.