Une intelligence artificielle dirige un avion espion de l’US Air Force

Une intelligence artificielle dirige un avion espion de l’US Air Force

24/12/2020 Non Par Guillaume Pruvost

L’US Air Force s’est servi, et c’est inédit, de l’IA dans un avion militaire. L’appareil nommé Artuµ, utilisant l’intelligence artificielle µZero, avait la charge du radar. L’IA devait également effectuer la coopération avec l’aide du pilote humain dans le but de remplir des objectifs.

Ainsi, un monde où l’intelligence artificielle pilote au lieu d’un humain n’est plus tellement de la science-fiction. En tout cas, les IA ont entièrement leur place dans les avions et on le voit avec l’exemple de cet avion espion de l’US Air Force.

L’IA n’est plus seulement destinée aux drones

Pour la toute première fois, un avion de l’US Air Force s’est envolé avec une intelligence artificielle à bord. Nommée Artuµ, cette dernière a donc pris la place du copilote, avec néanmoins un pilote humain à ses côtés. Le nom de la machine est une référence directe à R2-D2, le réputé robot de Star Wars et copilote du Jedi Luke Skywalker.

L’IA Artuµ se base sur l’intelligence artificielle µZero. Il s’agit d’une intelligence artificielle pensée et basée pour les jeux et pouvant notamment jouer et gagner aux échecs face aux humains mais pas seulement. En effet, l’IA peut vaincre un humain au jeu de go et à différents jeux vidéo, et cela sans aucun entraînement. Artuµ a dirigé le radar d’un avion espion U-2 Dragon Lady, à la suite d’un entraînement intensif avec environ un demi-million de simulations.

Une intelligence artificielle pensée afin de collaborer avec un pilote humain

Face à un autre PC lors d’une mission, l’IA Artuµ a eu pour mission de dénicher les lanceurs ennemis, alors que le pilote humain devait procéder au repérage des avions hostiles. Les deux ont dû collaborer en équipe et partager le radar. Néanmoins, c’est bel et bien l’intelligence artificielle qui dirigeait le système et c’est elle qui décidait de son usage.

Le chef d’état-major américain de l’US Air Force a affirmé que pour lutter et s’imposer dans une bataille future face à un ennemi de niveau équivalent, il sera nécessaire de profiter d’un avantage numérique. Dans un futur proche, la finalité n’est pas de changer le pilote humain mais de travailler en équipe. L’humain et l’IA doivent mettre leurs talents au service du collectif. En effet, une seule intelligence artificielle peut être assez aisément trompée par les stratégies adversaires. Ainsi, des contremesures seront sans aucun doute pensées et conçues en ce sens.

L’intelligence artificielle a pris des décisions essentielles

Beaucoup plus qu’un supplétif, l’intelligence artificielle avait pour but la détection des antiaériens ennemis alors que le pilote devait conserver une totale vigilance les avions ennemis. Ainsi, l’intelligence artificielle nommée ARTUµ (pouvant jouer et vaincre un adversaire humain aux échecs, jeux de go ou encore jeux vidéos, sans avoir de connaissances précises sur les jeux en question) a effectué des choix importants comme par exemple celui par rapport aux trajectoires. Ainsi, l’IA était le mission commander et c’est bel et bien elle qui décidait et non l’humain.

Cette première est le résultat unique de trois années de dur labeur. Lors de ces travaux longs et intenses, le but était d’interfacer un avion datant des années 50 avec un système informatique moderne, du 21ème siècle. Il s’agit de la rencontre de deux mondes, de deux époques, qui est une première phase dans l’arrivée et la popularisation des machines volantes autonomes. Un monde sans pilotes humains, c’est pour demain ?