L’avenir de la robotique : les robots mous !

L’avenir de la robotique : les robots mous !

09/01/2021 Non Par Guillaume Pruvost

Depuis plusieurs années déjà, la fabrication des robots change. En effet, ces derniers sont de plus en plus souples puisqu’afin d’évoluer dans un lieu complexe ou qui bouge continuellement, la rigidité est plutôt une faiblesse.

Nous nous dirigerons vers des robots mous et souples

Dans l’univers de la robotique, prendre toujours les meilleurs matériaux possibles n’est pas nouveau. Souvent, la fabrication nécessite le plus de rigidité pour une masse minime. De nos jours, on conçoit beaucoup de robots faits d’aluminium creux ou qui sont conçus en fibre de carbone. Le but est que ces derniers ne puissent pas trembler et puissent transiter d’une position à une autre le plus rapidement possible. Ce concept de fabrication est idéal afin de répondre à divers soucis industriels de production (de rythme et de cadence) mais aussi de positionnement absolu comme par exemple la soudure des carrosseries dans le domaine automobile.

Pour ce qui est de la robotique souple, c’est l’inverse qui est recherché. Dans le monde de l’industrie, on privilégie des robots échangeant de façon directe avec les humains. Il s’agit de ce qu’on appelle les cobots. Le marché de ces derniers est en train d’exploser. Cependant, des robots trop rigides bougeant trop rapidement peuvent être de véritables dangers s’il y a collision. Ainsi, dans ce cas, ils doivent être placés dans des cages de protection. La solution d’une fabrication avec des matériaux beaucoup plus souples offrirait la possibilité d’optimiser la sécurité des robots. Parallèlement, le concept classique « rigide » est extrêmement performant dans un lieu de travail entièrement dégagé. Par contre, s’il est nécessaire d’entrer en contact avec l’environnement, de bouger sans cesser, de changer constamment de position ou encore de se faufiler, une rigidité totale de la machine se transforme alors en réel handicap.

Les machines vont s’inspirer des plantes et de la nature

Comme la plupart du temps dans le domaine de la robotique, la fabrication de robots déformables prend son inspiration dans la nature. Ainsi, chez les humanoïdes (robots ayant une apparence humaine), il y a de multiples et variés types de robots chiens (rigides), mais également des machines qui puisent leur inspiration dans les plantes.

Des experts travaillant dans l’Université de la ville américaine de Clemson, véritables pionniers dans le secteur, ont effectué une reproduction précise d’une trompe d’éléphant avec un mécanisme robotisé composé de tendons et de ressorts. Le but était d’obtenir une dextérité semblable au vrai mouvement de la trompe. La société allemande nommée FESTO a pour sa part conçu une trompe artificielle en se servant de la conception additive et de l’air comprimé. Ce projet avait aussi comme finalité de prouver qu’il est possible d’effectuer la reproduction fidèle d’une trompe d’éléphant, surtout au niveau de la dextérité. Ces bras robotisés peuvent réaliser des tâches difficiles même lorsqu’il y a des obstacles présents sur la route de la machine.

Robots mous : quelles utilisations ?

Les experts s’inspirent donc des plantes et de la nature afin de concevoir des robots, avec en tête des objectifs précis. Pour le secteur, le groupe Soft Robotics (robotique molle en français) a déjà conçu des systèmes permettant la saisie d’objets. À part cela, la conception de préhenseurs (éléments permettant d’attraper des objets) souples offre la possibilité de ne pas dégrader les produits. Ainsi, il y a également une meilleure tolérance face aux variantes géométriques, ce qui est par exemple idéal afin d’attraper des légumes de différents volumes. À titre d’exemple, on peut notamment parler du Versaball du groupe Empire Robotics ou du préhenseur de la société appelée, comme vu un peu plus haut, Soft Robotics.

Un autre domaine s’intéressant fortement à la robotique molle est la chirurgie. Les robots souples peuvent plus facilement parcourir les vaisseaux ou offrir une aide afin de se rendre dans l’abdomen et opérer par conséquent en totale sécurité. Ce genre de machines adaptent parfaitement leur rigidité en fonction des organes et de la procédure chirurgicale. Par exemple, en puisant leur inspiration dans les pieuvres, des experts ont fabriqué un robot ayant la possibilité de perdurer à l’état mou, pour un contact sans aucun risque avec les organes. Ces robots peuvent aussi raidir certaines de leurs parties afin de finaliser des actions chirurgicales bien particulières. Le changement de rigidité est obtenu via ce qu’on appelle la mécanique granulaire. Au final, comme vous avez pu le constater, la robotique molle constitue l’avenir du secteur !