L’IA pour optimiser le diagnostic des maladies rares

L’IA pour optimiser le diagnostic des maladies rares

22/08/2022 Non Par Guillaume Pruvost

Avec près de trois millions d’individus atteints de maladies rares en France, le sujet est désormais un souci de santé majeur, surtout que l’errance diagnostique est malheureusement encore trop d’actualité. Un souci que la solution AccelRare a pour objectif de diminuer.

AccelRare se sert de l’IA dans le but d’optimiser le diagnostic au niveau du réseau primaire de soins des personnes touchées par un problème de santé rare. Découvrez cette solution unique en son genre.

Présentation de AccelRare

AccelRare est une option de prédiagnostic spécifique aux maladies rares permettant de soutenir les spécialistes de santé de ville à valider ou laisser la piste d’une maladie rare face à un individu qui aurait des symptômes peu communs.

Elle offre aux médecins un questionnaire à remplir en seulement une poignée de minutes s’il y a un ou différents doutes par rapport à une maladie rare. Si cela est le cas, la solution propose alors des renseignements pour l’une des possibles maladies. Ensuite, elle donne les coordonnées des centres spécialisés situés les plus à proximité de la personne concernée si le professionnel prend la décision de diriger le patient vers un établissement de santé afin de valider le diagnostic.

Fonctions et spécificités de la solution

Cette option internet sera utilisable pour les médecins de ville. Elle sera totalement gratuite. Pour ses débuts, les langues proposées seront l’anglais et le français. Elle offrira un prédiagnostic de pas moins de 270 maladies rares où un traitement et/ou une prise en charge est de nos jours possible. La solution est en fin de développement. Son expérimentation s’effectuera auprès de plusieurs centres experts dans le but d’en valider la fiabilité. Des médecins de ville effectueront des tests d’utilisation.

L’application sera lancée dans le pays à partir de l’année prochaine et sur la totalité du continent européen et à l’international. L’application AccelRare, optimisée par l’IA, permettra aux médecins de ville de dénicher le plus rapidement possible un problème de santé rare.

Une réelle avancée pour les personnes touchées par des maladies rares

Il y a quatre ans, par rapport au troisième Plan National Maladies Rares, le géant Sanofi a réuni quarante acteurs de l’écosystème des problèmes de santé rares, patients, associations, experts, dans le but de diminuer l’errance du diagnostic. Durant cette réunion, treize maladies rares importantes ont été identifiées et quatorze solutions fiables et pertinentes ont été proposées. Parmi ces dernières, il y a la solution AccelRare. À l’heure actuelle, la durée d’errance moyenne d’un individu est de trois à quatre ans entre la survenue des premiers symptômes et l’établissement du diagnostic.

Cette trop grande durée de temps entre les symptômes et le diagnostic réduit les chances de guérison et même de survie pour la personne touchée par la maladie rare. Près de 80 % de la durée d’errance du patient survient dans le réseau dit primaire de soins. Ce dernier intègre les médecins généralistes, les pédiatres et les spécialistes de ville. Aucune solution n’est alors offerte afin de permettre la validation ou la réfutation de l’hypothèse d’une maladie rare. Ainsi, le groupe Sanofi a fait le choix de concevoir AccelRare en lien avec MedVir. Ce dernier est un système d’IA offrant des solutions d’aide dans la décision médicale avec l’IA.

Il a été pensé et conçu par un groupe de médecins urgentistes et surtout par le docteur Loïc Étienne, homme ayant consacré pas moins de 35 années de son existence à la recherche afin de dénicher les solutions numériques d’aide au diagnostic. Ses travaux ont débouché sur une vision d’intelligence artificielle atypique. Il s’agit de la Fuzzy Logic. Dans le domaine de la médecine, encore plus aux urgences, un spécialiste travaille constamment avec le facteur de l’incertitude. La Fuzzy Logic, se traduit par une logique floue, permet une gestion de l’incertitude avec cette possibilité de mêler la sémantique à la statistique. C’est là le point le plus atypique et le plus intéressant de cette solution : elle permet de prendre en compte chaque petit signe et d’exposer l’éventualité d’une maladie rare chez le patient.