Ukraine : une mise en scène qui fait polémique

Ukraine : une mise en scène qui fait polémique

31/05/2018 Non Par Cinquième Pouvoir

Ces derniers jours, l’affaire n’a échappé à aucun média. Mardi, Arkadi Babtchenko, opposant à Vladimir Poutine et reporter russe avait été annoncé mort… avant de réapparaitre mercredi à Kiev, capitale ukrainienne. Kiev parle de « complot déjoué ». Que s’est-il réellement passé ? 

Un retour d’entre les morts

Le journaliste russe Arkadi Babtchenko, que l’on croyait mort après une tentative d’assassinat, s’est présenté devant les caméras, révélant ainsi avoir participé à la mise en scène de son assassinat. La raison officielle ? Déjouer une tentative de meurtre commanditée par Moscou. Un scénario « rocambolesque » critiqué notamment par l’ONG Reporters sans frontières (RSF). « Fallait-il recourir à un tel stratagème ? Rien ne justifie de mettre en scène la mort d’un journaliste« , critique le secrétaire général de l’association RSF, Christophe Deloire.

Anne Applebaum, historienne et lauréate du prix Pullizer en 2004, estime que cette affaire « va amoindrir encore davantage les niveaux déjà microscopiquement bas de confiance qu’ont les Ukrainiens dans leur gouvernement et leurs médias« . Elle juge également que les autorités ukrainiennes ont « brisé un tabou ». « Après tout, d’autres pays parviennent à mettre la main sur des criminels sans mettre en scène des morts fictives de gens connus et sans déclencher un deuil national et international« , relève-t-elle.

Une provocation antirusse ?

A Moscou, les autorités ont immédiatement dénoncé une « provocation antirusse ». « La première conséquence directe de cette action de propagande a été d’induire en erreur toute la communauté internationale, a fustigé le ministère russe des affaires étrangères. Nous constatons que les questions de vie ou de mort en Ukraine (…) ne sont qu’une monnaie d’échange pour enflammer l’hystérie antirusse du régime de Kiev« .

Ce nouvel évènement à la réaction d’une bombe, pose un problème de taille. En effet, l’an dernier, 39 journalistes ont été assassinés dans le monde. Avec des cas emblématiques comme celui de Daphne Caruana Galizia, tuée dans l’explosion de sa voiture, alors qu’elle enquêtait sur la corruption à Malte.