#MonPostPartum – la parole se libère sur les réseaux sociaux

#MonPostPartum – la parole se libère sur les réseaux sociaux

01/03/2020 Non Par Guillaume Pruvost

Avec #MonPostPartum, les mères peuvent parler des soucis rencontrés pendant le post-accouchement, période tabou et dont on parle peu. Au programme : épuisement, solitude ou encore douleurs.

#MonPostPartum : c’est quoi exactement ?

La militante féministe du nom de Illana Weizman est la conceptrice du hashtag #MonPostPartum, apparu le 12 février sur le réseau social Instagram. Cette féministe, doctorante en communication et sociologie, a décrit sur son profil le phénomène post-partum qu’elle a elle même vécue. Certains dénoncent l’utilisation d’un vocabulaire cru (« épongeant le sang », « l’utérus encore étendu », « jambes bleuies », « l’urine qui brûle » etc.) tandis que d’autres la félicitent d’aborder un sujet dont on parle peu. En effet, beaucoup de femmes se sentent isolées après l’accouchement, voire même totalement démunie.

Quels sont les objectifs ?

La principale finalité du hashtag #MonPostPartum est de normaliser l’imperfection, comme le dit la plateforme fémininbio. En se basant sur #Metoo, référence absolue quand on souhaite parler d’un sujet tabou, la doctorante lance ce fameux hashtag avec l’appui de son entourage. Un des principaux objectifs est de rendre visible sur le réseau social Twitter la réalité de l’après accouchement. Un des autres objectifs majeurs est d’accompagner et de rassurer les femmes se sentant isolées et restant seules avec leurs souffrances.

Le but est de dévoiler l’envers du décors en utilisant des mots puissants pouvant choqués dans une logique d’information. #MonPostPartum affirme qu’il est tout à fait normal d’être effrayé lorsqu’on se dirige aux WC une fois le périnée recousu, qu’un œdème apparaisse sur la vulve ou qu’il y ait besoin d’un certain temps avant d’avoir des relations sexuelles. La plupart du temps, les hommes ne comprennent pas cette période et en veulent à leur conjointe. La finalité de ce hashtag n’est pas d’effrayer mais bel et bien d’informer, d’accompagner et de normaliser l’imperfection. Outre la libération de la parole sur la période de l’après-accouchement, les conceptrices du hashtag souhaitent également relancer le discussion sur l’étirement du congé paternité, pour le moment de onze jours en France.

D’autres soutiens

Dans le pays, trois autres femmes ont contribué à la création et à la popularisation du mouvement #MonPostPartum avec Illana Weizman. Il s’agit de Morgane Koresh, Ayla Linares et Masha Sacré.

Ainsi, la blogueuse Masha raconte la période de l’après accouchement. Elle y parle de l’isolement qu’elle a subi, de ses amis qui l’ont délaissé et de la solitude. En effet, beaucoup de femmes souhaitent restent seules après l’accouchement, et cela peut durer des mois.

Ayla Linares, une libraire de la ville de Rennes, raconte elle aussi son après accouchement. Elle affirme qu’elle était au bout de sa vie, autant physiquement que mentalement. Ainsi, elle ne pouvait même pas marcher. Son traumatisme a duré deux longs mois. Morgane Koresch pour sa part aborde le sujet du baby blues avec des sentiments mélangés de culpabilité, d’isolement et de doute. Elle décrit également un fort manque de sommeil.

Au final, beaucoup de mères affirment que l’après accouchement est une période nettement plus compliquée que ce qu’elles pensaient. En effet, l’instinct maternel n’est pas à chaque fois un instinct, mais plutôt une transmission, qui ne se fait pas instantanément à chaque fois.