Médecine, santé et métavers
19/12/2022Vous en avez forcément entendu parler : le metavers. Le milliardaire Mark Zuckerberg et son groupe Meta promettait, il y a un peu plus d’un an, une véritable révolution avec la future version d’Internet.
Cet univers virtuel révolutionnaire, ayant pour but de prolonger le monde physique, touche aussi le milieu de la santé. Avec lui, une multitude d’innovations arrivent …
Deviendrons-nous des patients dans le métavers ?
Ce monde virtuel a pour but de prolonger le monde physique actuel. Et il touche quasiment tous les domaines, de l’immobilier jusqu’à la santé. Au programme : innovations, promesses, gadgets mais également risques. Il faut dire que la santé numérique se transforme, preuve en est avec les applications de suivi sur le web. S’y intègre donc désormais le fameux métavers, univers virtuel en constant développement et où tout est quasiment possible (cela sera encore plus vrai dans quelques années). Jeux, évènements, concerts : voici quelques attraits du métavers actuel, monde vendu par le milliardaire américain et propriétaire de Meta Mark Zuckerberg.
Par exemple, et nous vous en avons déjà parlé dans un article sur le sujet, l’établissement des Champs-Élysées, spécialisé dans la médecine esthétique a fait le choix d’organiser une journée dans ce monde virtuel où des dizaines d’avatars ont pris part à une conférence. Ces derniers ont alors présenté devant les conférenciers diverses procédures possibles dans leur domaine.
La finalité ? Offrir la possibilité à tous de plus facilement s’informer juste en étant derrière un PC. Même si jusqu’à là tout semble normal, les éventuelles applications et usages potentiels peuvent dépasser la simple sensibilisation. Ainsi, des professeurs de médecine parisiens envisagent de concevoir leur diplôme universitaire en santé sur le métavers l’an prochain. Inquiétant ou réjouissant ?
Un simple gadget ?
Le métavers doit avant tout être vu comme une opportunité, qui ne demande qu’à se développer. Grâce à lui, par exemple, des chirurgiens séparés par des milliers de kilomètres pourront s’aider, l’interaction des différents outils pouvant se faire via la réalité mixte (la fusion de l’univers virtuel et du monde réel).
Pourquoi ne pas penser à une sorte de boîte noire, afin d’avoir la possibilité d’étudier, ce qui a été effectué durant une opération chirurgicale ? Via ce monde virtuel, la reproduction d’un clone (jumeau numérique si vous préférez) sera possible. Cela permettra la pratique d’une médecine plus individuelle, adaptée et pensée pour chacun des patients. Or, ce monde a aussi ses limites. Ainsi, l’annonce orale d’un diagnostic ou l’accompagnement de l’individu ne peut pas être remplacé par le métavers. À l’heure actuelle du moins …
Le métavers, un atout ?
Les nutritionnistes peuvent également voir le métavers comme un atout. Preuve en est avec une experte dans le domaine qui a participé à la journée métavers de la clinique des Champs-Élysées sur le thème de l’obésité. Par exemple, pour une maladie pouvant avoir un impact au niveau social, cet univers virtuel et les avatars permettront d’échanger avec des professionnels de santé, qui donneront la possibilité d’avoir accès à des solutions sur leurs problèmes.
Même s’il en est à l’heure actuelle qu’au stade des balbutiements, ce monde virtuel voit les investisseurs se ruer sur lui même si ces dernières semaines ont été plus difficiles. La révolution promise par Mark Zuckerberg prendra du temps ! Néanmoins, si on se fie à un rapport du célèbre cabinet McKinsey (cabinet mondial de conseil en stratégie dont le siège est présent à New-York), les investissements dans le milieu ont franchi la barre des 120 milliards de dollars cette année. Des interrogations demeurent toutefois, notamment dans le domaine de la santé. Les questions portent notamment sur la cible et la dématérialisation des services publics. Beaucoup de personnes risquent d’être exclues même si le métavers se veut ouvert à tous.
Qui va contrôler l’utilisation de ce monde virtuel dans le domaine de la santé ? Il sera nécessaire qu’il soit adapté aux personnel médical. L’encadrement devra aussi être poussé. La publicité à outrance est aussi un frein pour beaucoup. N’oublions pas également le point essentiel du niveau de performances des options proposées.
À l’heure actuelle, il est encore nécessaire de définir les besoins. Le métavers ne doit pas offrir de simples gadgets mais des environnements, des solutions et des objets parfaitement étudiés afin d’être bénéfique à tous. D’ailleurs, dans l’établissement de santé parisien Bichat, un lieu de responsabilité santé connectée a été mis sur pied afin de cerner ces besoins.