Qualification PSG et OL : Winamax retire malgré lui son tweet jugé homophobe

Qualification PSG et OL : Winamax retire malgré lui son tweet jugé homophobe

18/08/2020 Non Par Tim Rimbert

 

Devant la polémique soulevée par l’un de ses tweets jugé homophobe, le site de paris sportifs Winamax a finalement décidé de retirer ledit message. Non sans avoir traîné les pas et ironisé là-dessus.

Le site de paris sportifs Winamax a retiré ce mardi son tweet jugé homophobe publié après la qualification du PSG et de l’OL : « On prend l’Europe, on l’encule à deux ». Il indique dans un communiqué : « Nous supprimons immédiatement notre tweet ‘choquant’, ‘abject’ et ‘insupportable’ ». Les mots entre guillemets – qui donnent une connotation ironique au message – sont ceux employés par la députée LREM de l’Ain Olga Givernet dans un courrier à Jean Castex.

Elle a demandé au Premier ministre d’interdire à Winamax de proposer des paris sportifs en France avant les compétitions évoquées dans le tweet. «  Je me permets de vous rappeler que les jeux d’argent sont interdits en France sauf sur dérogation de l’État, souligne Olga Givernet. […] Je suspecte Winamax de profiter d’un buzz médiatique, généré par lui-même sur la base de propos homophobes pour augmenter les prises de pari dans une actualité sportive propice et ainsi maximiser ses profits », a écrit l’élue.

L’Autorité nationale des jeux a répondu à cette demande dans un communiqué : « En l’état actuel de l’analyse, cette publication n’apparaît pas constituer un motif de suspension. Cependant, compte tenu des risques d’incitation au jeu des mineurs que peut induire une telle communication, l’ANJ sera particulièrement vigilante dans le contrôle de la stratégie promotionnelle que Winamax lui soumettra en octobre prochain. ».

Le CM de Winamax se paie la tête d’un internaute

Le community manager (CM) de Winamax a publié son tweet le samedi 15 août, peu après la victoire de l’OL. Son message fait référence à un titre du groupe de rap PNL, « Celsius », débutant par ces mots : « On prend l’rap, on l’encule à deux ». Le CM a accompagné son post d’un photomontage dans lequel il a remplacé la tête des deux artistes de PNL par les logos du PSG et de l’OL. Il avait ensuite joué de la provocation quand des internautes ont dénoncé son tweet. « Ça va CM de Winamax Sport ? Tu profites bien de ton dernier jour salarié ? », a demandé un utilisateur de Twitter. « Payé double en plus », lui a répondu le CM.

Le mot « enculé » aussi homophobe que sexiste

Le tweet a aussi fait réagir la ministre des Sports. « Sérieusement Winamax, vous vous croyez où ? Votre tweet est à vomir. Twitter, ça ne vous dérange pas de laisser passer ce genre de messages ? », a critiqué la ministre des Sports Roxana Maracineanu. « Les propos haineux et homophobes doivent être bannis des réseaux sociaux », a condamné de son côté Elisabeth Moreno, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Quant à Marlène Schiappa, elle a également dénoncé le caractère homophobe du tweet, indiquant au passage que le verbe utilisé par le community manager est une insulte homophobe.

En effet, le mot « enculé » renverrait à une insulte homophobe, qui viserait à rabaisser l’autre en l’associant à l’homosexualité et en le renvoyant à une supposée passivité. Le terme marquerait aussi l’infériorité de la femme. Ainsi, pour l’enseignante en philosophie Olivia Gazalé, interrogée par 20 Minutes, « celui qui profère ce type de phrases parle de la puissance de son membre et de sa capacité à anéantir l’autre ». Il s’agirait donc d’un propos autant homophobe que sexiste.

Deux poids, deux mesures ?

Cependant, certaines personnes ont déploré une « indignation surjouée ». Parmi eux, le journaliste Hadrien Mathoux, qui s’offusque que la chanson d’origine n’ait pas choqué, alors que le tweet de Winamax suscite des critiques. « Quand c’est une phrase tirée d’une chanson de rap (PNL), aucun problème. Quand un site de foot détourne cette même phrase pour en faire une vanne, on parle de « culture du viol et d’homophobie’’. Étrange », estime le journaliste Hadrien Mathoux.