La fracture numérique entre les sexes reste importante dans le monde

La fracture numérique entre les sexes reste importante dans le monde

14/10/2021 Non Par Arnaud Lefebvre

Selon une nouvelle étude, la fracture numérique entre les sexes reste importante à travers le monde. Ce rapport indique que, dans le monde, les hommes ont 21% de chances supplémentaires que les femmes d’être connectés à Internet.

L’étude de la World Wide Web Foundation explique en outre que ne pas garantir aux femmes un accès égal à Internet entrave les économies en voie de développement et alimente les inégalités entre les sexes.

 

Pertes économiques

L’accès inégal des femmes à Internet a représenté un coût de 1.000 milliards de dollars pour les pays à faible revenu au cours de la dernière décennie. Ces pays pourraient encore enregistrer 500 milliards de dollars de pertes supplémentaires d’ici 2025 si les gouvernements n’agissent pas afin de réduire l’écart numérique entre les sexes.

L’année dernière, les gouvernements de 32 pays, parmi lesquels l’Inde, le Nigéria et l’Egypte, ont enregistré des pertes d’environ 126 milliards de dollars de PIB à cause de la non-contribution des femmes à l’économie numérique.

L’année dernière, la fracture numérique, à savoir la différence entre la quantité de femmes et d’hommes accédant au Web, a représenté une perte de recettes fiscales de 24 milliards de dollars pour ces pays. Ces sommes auraient bien entendu pu être injectées dans des domaines tels que la santé, le logement et l’éducation, indique le rapport.

Il ne sera pas possible d’atteindre l’égalité des sexes tant que cette fracture numérique n’aura pas été éliminée, a expliqué Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive de ONU Femmes.

Cette étude, menée conjointement par la World Wide Web Foundation et l’Alliance for Affortable Internet (A4AI), a analysé l’accès à Internet dans 32 pays à revenu faible et intermédiaire.

 

Légère réduction de la fracture numérique en 10 ans

L’étude a montré que dans ces pays seul un tiers des femmes accédaient à Internet, contre 50% des hommes. Depuis 2011, la fracture numérique entre les sexes s’est faiblement améliorée. Au niveau mondial, le fossé numérique entre les genres a évolué de 30,9% à 30,4% sur cette période.

Au plan mondial, les hommes ont 21% de chances supplémentaires que les femmes d’être connectés à Internet. Ce pourcentage est de 52% dans les pays les moins développés.

Parmi les obstacles à la connexion des femmes et des filles dans ces pays, on trouve les tarifs élevés des téléphones portables et des données. Les normes sociales décourageant les femmes et les filles d’être en ligne figurent également parmi ces entraves. Enfin, le rapport cite également les craintes en rapport avec la vie privée, la sûreté et la sécurité des femmes sur Internet.

Peu de gouvernement ont adapté leurs politiques afin de faciliter l’accès à Internet aux femmes, indique encore le rapport. Ainsi, plus de 40% des pays étudiés n’avaient pas déployé de politiques ou de lois spécifiques afin de garantir un accès à Internet plus important pour les femmes.

Outre le fait de limiter les opportunités pour le public féminin, la fracture numérique a des conséquences sociétales plus importantes qui affectent tous les utilisateurs. Le fait que des millions de femmes ne soient pas en mesure d’utiliser Internet représente un manque à gagner en termes de contributions sociales, culturelles et économiques.