China Rare Earth Group pour relever le défi chinois de l’alimentation mondiale en terres rares

China Rare Earth Group pour relever le défi chinois de l’alimentation mondiale en terres rares

29/05/2022 Non Par Tim Rimbert

 

La Chine a fusionné en décembre 2021 les trois plus grandes entreprises publiques de terres rares avec deux sociétés de recherche pour créer un géant industriel. Baptisé China Rare Earth Group, ce conglomérat vise à assurer la stabilité des chaînes de production et d’approvisionnement. Mais la tâche pourrait s’avérer difficile en raison de la hausse de la demande internationale.

Pékin veut reprendre le contrôle

En décembre 2021, la Chine a eu l’idée de créer un géant minier du nom de China Rare Earth Group. Cette méga-entreprise est née de la fusion des trois plus grandes entreprises chinoises de terres rares appartenant à l’État et de deux sociétés de recherche. Ce sont respectivement China Minmetals Rare Earth, Chinalco Rare Earth & Metals, China Southern Rare Earth Group, Ganzhou Zhonglan Rare Earth New Material Technology et Jiangxi Ganzhou. Cette mega-entreprise représente près d’un tiers de la production de terres rares de la Chine et 60 à 70% de sa production de terres rares lourdes.

China Rare Earth Group devrait permettre à Pékin de mieux contrôler les prix des métaux, ainsi que de stabiliser les chaînes de production et d’approvisionnement. Jusqu’au début du millénaire, la Chine pesait encore 90% de la production mondiale de terres rares lourdes. Mais sa part s’est considérablement effondrée pendant la decennie passée pour tomber à 70%, puis à 55% selon les derniers chiffres. Maintenant, le géant asiatique souhaite retrouver son poids d’antan ou au moins atteindre 70% de la production mondiale dans les prochaines années.

Leader mondial de matières premières pour l’industrie high-tech

Mais cette décision pourrait s’accompagner d’un contrôle accru des exportations afin de s’assurer que la production réponde à la demande intérieure croissante de terres rares. En effet, le marché intérieur a besoin de plus en plus de ces métaux stratégiques pour alimenter son industrie de pointe. On pense notamment au secteur des aimants permanents, qui représentent 30% de l’utilisation de terres rares au monde. Ces aimants permanents sont largement utilisés dans les produits high tech comme les smartphones, les téléviseurs, les ordinateurs, les systèmes radars et de guidage, les moteurs de véhicules électriques, les éoliens, les panneaux solaires, etc.

Repondre à la demande internationale de plus en plus importante

Si la Chine représente 80% de la production mondiale d’aimants permanents, elle ne pèse en revanche que 16% de celle des semi-conducteurs, l’autre visée technologique de Pékin. D’où sa volonté de contrôler le secteur pour injecter des investissements massifs sans risques. Mais cette ambition pourrait se heurter à une demande internationale de plus en plus accrue. L’Europe et les Etats Unis, qui dépendent respectivement à 90 et 80% des approvisionnements chinois ont besoin de ces métaux pour leur industrie de pointe.

Ils en ont besoin aussi et surtout pour assurer leur transition énergétique, dont les projets se multplient au fil des années. Par ailleurs, la compagnie doit actuellement composer avec la pandémie du Covid-19 qui ressurgit régulièrement pour perturber les activités. Cependant, China Rare Earth Group pourrait bénéficier des fonds conséquents pour faire face à ces facteurs et satisfaire l’appétit gargantuesque du monde en terres rares. Tout en n’oubliant pas de repondre à la demande nationale.