L’IA de plus en plus présente dans la gendarmerie comme outil de protection

L’IA de plus en plus présente dans la gendarmerie comme outil de protection

01/04/2023 Non Par Guillaume Pruvost

En France, la gendarmerie nationale pense et conçoit des applications se servant de l’IA et représentant un outil précieux pour aider à résoudre les enquêtes. Le but de l’intelligence artificielle est d’optimiser la protection de la population. Elle n’est pas utilisée dans un but de surveillance. C’est l’état d’esprit actuel de la gendarmerie. Un tel outil est notamment utile pour l’expertise judiciaire.

En Février, s’est notamment déroulée la seconde édition du World AI Cannes festival (festival de l’IA).

Utilisations concrètes et développement des applications

Dans le milieu criminalistique, de l’expertise judiciaire, l’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée. On peut s’en servir pour effectuer de la classification. Exemple d’usage : la reconnaissance de clichés pédopornographiques parmi des millions d’images. L’IA peut également être utilisée pour l’étude de vidéos de masse.

Voici deux autres cas d’utilisation de l’intelligence artificielle : l’authentification des images, dans le but de supprimer deep fake, et l’actualisation du vieillissement des individus portés disparus. La solution du speech to text, la transcription automatique de paroles, permet aux policiers et enquêteurs de gagner du temps et d’éviter les erreurs (par rapport aux comptes rendus de service).

La conception de ce genre d’applications se fait en interne. Néanmoins, leur efficacité doit être définie dans des situations spécifiques. Par exemple, pour des auditions ou pour les transcriptions d’écoutes téléphoniques, une IA est-elle une solution pertinente ? C’est loin d’être certain. Tout est lié à la qualité de l’enregistrement et à d’autres aspects. Si l’enquêteur met plus de temps à analyser, cela ne présente aucun attrait.

Actuellement, on se penche également sur la faculté d’une intelligence artificielle à dénicher des mensonges. Évidemment, cela permettrait de résoudre bon nombre d’affaires. Or, à l’heure actuelle, ce sont seulement les émotions fortes (tristesse, peur, colère) que l’IA peut étudier. Le mensonge étant une manipulation, elle est encore trop difficile à dénicher pour une intelligence artificielle. Même si des études sont effectuées là-dessus, on est encore loin d’obtenir une solution pouvant dénicher la manipulation. Or, elle parvient tout de même à trouver des incohérences dans des fichiers, cela pouvant être extrêmement utile pour des procédures. Ainsi, elle peut alerter d’éventuelles failles. Pourquoi ne pas s’en servir avec l’approbation et le savoir-faire humain ? D’ailleurs, des cabinets d’avocats le font déjà.

Opposition de la CNIL à l’usage de la reconnaissance faciale lors des JO 2024

L’usage de la reconnaissance faciale peut se faire pour une affaire criminelle, et sous la supervision d’un magistrat. Elle s’effectue à chaque fois additionnellement à une approche manuelle. L’IA va dévoiler plusieurs profils qui seront proposés à une seconde expertise humaine pour valider la vraisemblance du résultat. À l’heure actuelle, c’est un réel avantage par rapport aux méthodes classiques. La reconnaissance faciale est une technique performante actuellement. Lorsqu’il faut reconnaître une personne déjà connue, un humain sera évidemment plus efficace que la technologie.

Or, si l’individu en question n’est pas connu, la machine sera plus performante. Ainsi, c’est à l’heure actuelle là où l’IA fonctionne le mieux dans le milieu gendarmerie/police.

C’est le cadre d’usage sur lequel il faut s’attarder. Il n’y a aucune utilité à scruter l’espace public avec des mécanismes automatisés. La technologie de reconnaissance faciale peut servir à prévenir d’éventuels actes terroristes pour des événements spécifiques, sur des lieux sensibles et dans une temporalité définie. Néanmoins, de nos jours, cela n’est malheureusement guère possible.

La gendarmerie bientôt en service dans le métavers ?

La régulation des intelligences artificielles est un enjeu majeur actuellement. Quelle sera la place occupée par les forces de sécurité intérieure dans ce genre de lieux virtuels où des délits se sont déjà produits ? En effet, les agressions sexuelles sont malheureusement possible dans le métavers. Cela a par exemple été le cas aux États-Unis avec une femme dotée d’une combinaison haptique, dont la spécificité est d’offrir la possibilité de ressentir le toucher.

Ainsi, un individu a touché son avatar dans le métavers. Conséquence : elle a réellement ressenti, d’où l’agression sexuelle. L’auteur avait pleinement conscience de ses actes. Ainsi, l’envoi d’enquêteurs dans cet univers est une possibilité. Une chose est sûre : il est nécessaire de garantir une présence continuelle d’une sécurité intérieure dans ce monde virtuel.